Musée des Mosaïques
Sans pour autant en faire une curiosité maladive, j’ai toujours été fasciné par cette technique… Les heures passées à composer ces parterres à partir de pierres taillées de 1cm²! Le travail des poseurs de pavés a l’air bien fastidieux, même pour de jolis résultats dans certaines villes du monde lusophone. Mais celui de la mosaïque… No comment!
Les mosaïques présentes dans ce musée ont pour la plupart été extraites du palais des empereurs byzantins au cours du XXe siècle, quand d’autres sont tout simplement présentées in situ. Ce sont des mosaïques de style romain, représentant des scènes de la vie quotidienne au milieu de scènes mythologiques, avec ses créatures fantastiques.
Ici-même, ce lion à corps de chèvre et queue en tête de dragon est issue de la mythologie grecque : c’était Chimère, qui ravageait les terres d’Asie Mineure. Le héros Bellorophon fut chargé de l’éliminer, avec le concours du cheval ailé Pégase, dont on voit ici les sabots.
Les mosaïques de style romain s’opposent à celles de style byzantin sur deux fronts : si les premières représentant des scènes de chasse et autres mythes, à même le sol, les secondes sont généralement affectées à des figures religieuses, sur les murs et coupoles des édifices chrétiens, comme on l’a déjà vu avec Hayasofya.
Le bon état relatif de ces parterres s’explique en partie par la période dont ils nous proviennent. L’essentiel de ces mosaïques est en effet assez tardif puisque composées entre 450 et 550 après J.-C. Mais, même tardives et même incomplètes, ces compositions ont au moins le mérite de nous présenter un tableau partiel…
… Du faste dans lequel vivaient autrefois ces empereurs. Ce voyage en terres turques m’en donnerait, j’étais loin de m’y attendre, d’autres occasions.
Mais pour l’heure, il suffit amplement d’observer le travail quotidien des hommes d’autrefois, trayant leurs chèvres sous le regard distrait d’une jument allaitant son poulain…
Pendant que les enfants, eux, s’amusent avec le diable… Même si, dans notre contexte, il faut mieux voir ici à droite Pan, fils d’Hermès et divinité de la Nature, protecteur des bergers et des troupeaux. Un rôle bien plus flatteur que celui que son physique inspira aux chrétiens du Moyen-âge!
Vous ne m’en voudrez pas, mais comment ne pas vouloir partager avec vous ces scènes où enfants gardant des oies côtoient le cerf combattant le serpent, eux-même aux côtés d’une mère allaitant son fils. La symbolique? A première vue,
ce serait celle de la vie qui se perpétue, à travers notamment un mythe gaulois, avec la présence du cerf au combat.
Rien ne paraît être là par hasard, mais il est pourtant difficile de deviner le sens caché de toutes ces représentations. Gageons que celle-ci n’a rien de fantastique…
Quand cette dernière juxtapose une scène naturelle de chasse à celle mythologique d’une créature difficile à cerner : ni Sphinx, ni Griffon, ni Dragon. Au vu de ses attributs, une Chimère plus assurément (merci la BNF!). Notre lézard ne semble quant à lui en avoir cure…
Bien des mélanges mythe/quotidien qui sont pour le moins étonnants… Notre Moyen-âge occidental s’en est pourtant fortement inspiré par la suite, comme quoi… Voir, ici, le Gryphon en haut à gauche, ainsi que l’aigle et le serpent (Zeus contre Typhon?) symbolisant dans maintes civilisations le combat du bien contre le mal, jusqu’au Mexique!
Mais trêve de symbolisme, mythologie et autres complications : le légendage de ces photos devient compliqué, pis tout le monde sait que lions et éléphants sont des animaux puissants!
Quant aux hommes, les artistes n’ont heureusement pas oublié de mettre en image leur courage : ils ne pouvaient pas toujours s’en remettre aux dieux et autres héros devant l’adversité…
Re-devinette… Chimère? Griffon? Dragon? Harpie? Cette fois-ci, je serai tenté par le Griffon : corps de lion ailé à tête d’aigle… En fait, c’est Chimère qui bouscule un peu tout ce petit monde!
Mais abrégeons! Pour terminer, voici Hercule étranglant le lion Némée, réputé pour avoir une peau impénétrable. C’est le premier de ses douze travaux.
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