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Notre visite byzantine du jour terminée, repassons désormais à l’époque ottomane, mais avec cette fois-ci un bâtiment public plutôt que religieux : il va s’agir du Palais de Topkapi, résidence des sultans turcs de 1465 à 1853. Il serait de bon aloi de reprendre quelque peu l’histoire ottomane depuis ses origines et leurs conquêtes sur les Byzantins, mais comme mes propres connaissances sont très limitées en la matière et que je n’ai pas l’intention de vous faire une présentation universitaire, je ne vais vous présenter que quelques dates clés :

XIe siècle : l’Anatolie, grosso modo la péninsule orientale de la Turquie actuelle, soit l’Asie Mineure, est conquise par une tribu turcique issue des populations qui seraient arrivées depuis la Mongolie durant les siècles antérieurs.

1299 : la conquête de l’actuelle Bileçik, au nord ouest de l’Asie Mineure, par Osman Ier marque la naissance de l’Empire Ottoman qui continue par la suite son expansion territoriale, toujours au détriment des Byzantins.

1326 : Pruse, actuelle Bursa, devient la première capitale de l’Empire Ottoman.

1347-1459 : les Ottomans font leur première conquête européenne avec Gallipoli, actuelle Gelibolu, tout près du détroit des Dardannelles ; le siècle qui suit voir les Ottomans s’emparer entièrement de ce qui fut les Royaumes de Serbie. En 1366, Murat Ier fait d’Andrinople, actuelle Edirne à la frontière entre Turquie-Bulgarie et Grèce, sa capitale.

1453 : Mehmet II prend Constantinople et met ainsi fin à l’Empire Byzantin. Il fait de la ville la capitale de l’Empire Ottoman qui restera principale ville administrative du pays jusqu’en 1923.

C’est donc à l’emplacement de l’ancien acropole byzantin, entre la Corne d’Or et la Mer de Marmara qu’est construite la résidence officielle des sultans, le palais de Topkapi, littéralement « palais de la Porte des canons » du nom d’une porte antique désormais disparue. Cet ensemble architectural fut construit en plusieurs vagues distinctes, au grès des souhaits des sultans en place et des destructions partielles dues, par exemple, à des incendies. Il n’y a donc pas de plan préétabli à sa conception, mais cette dernière suit en quelque sorte l’expansion territoriale de l’Empire. Inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco en 1985, il est décrit comme « un ensemble incomparable de bâtiments construits sur quatre siècles, unique par leur qualité architecturale autant que par leur organisation qui reflète celle de la cour ottomane ».

J’accède donc au palais via la Porte Impériale située derrière la fontaine d’Ahmet III, laissant l’Eglise Sainte Irène sur ma gauche et me dirigeant comme tout le monde à travers la Cour des Janissaires, vaste jardin planté d’arbres jusqu’à la Porte du Milieu, entrée effective du palais. Là, je pénètre dans un second jardin et ce qui est appelé la Deuxième cour pour me diriger directement vers le harem… Visite.