Pamukkale
6H30 si mes souvenirs sont bons, embrumés dans le sommeil qu’ils devaient encore se trouver à cette heure matinale… 675 kms et 10H30 de bus au sud ouest de Göreme. Oui, le jour se lève tout près de Pamukkale.
Le peu que je « connais » de Pamukkale, ce sont ces encarts de cartes postales où le cadrage serré ne dit rien sur le contexte. Du coup, lorsque je me suis acquitté de mon droit d’entrée et me suis amené devant ce gigantesque écoulement d’eau sur le calcaire, je me suis demandé comment j’allais m’y prendre pour pas me retrouver chaussures trempées.
Cerveau encore embrumé, oui. Mais qu’à cela ne tienne! Mes trois premiers pas dans l’immense flaque sont soutenus par quelque chose de strident et pour le moins insistant…
Je me retourne et vois ce que je devine être un gardien gesticuler dans tous les sens, sifflet au bec. Ok, il faut se déchausser. Ca résoudra bien des problèmes…
Vu le monde, y’a de toute manière bien du travail pour ces agents. Première déception : beaucoup trop de monde alors qu’il n’est que 9H30… Et la plupart en maillot de bain. Et là, je suis frustré. On se croirait à Palavas alors que la mer se trouve à 2 ou 300 kms plus au Sud… Qui plus est, je n’ai rien prévu pour piquer une tête moi. Tant pis…
Et puis la seconde déception, ce sont ces vasques vides là où elles étaient pleines sur les cartes postales. Aaaaah, les cartes postales, bien trompeuses qu’elles sont. Alors si Pamukkale c’est ça, une concentration de forcenés du bronzage sur une plaque de calcaire au vasques vides… Mon humeur vient de prendre un sacré coup dans l’aile!
Je prends donc mon mal en patience. Je suis là pour la journée, autant faire avec ce qu’il y a avant que le soleil n’écrase tout ; puis peut-être y’aura-t-il des surprises.
Passées ces deux ombres au tableau, il faut avouer que le cadre est assez idyllique. Outre cette couche calcaire qui donne le nom de Château de coton aux lieux, il y a cette magni- fique chaîne montagneuse en face. Elle est loin, mais autant essayer de m’en « servir »… Notons au passage que le complexe de piscines situé en bas est ouvert, mais vide…
Et derrière cette banquise, il y a une cité antique. Mais ce sera pour plus tard.
Et surprise… Les vasques, ou l’eau et les effets que je voulais voir, se trouvent plus loin, en des lieux proches mais où le touriste lambda, à moutonner qu’il est occupé, ne semble pas avoir le courage de rallier…
Et tant mieux pour qui? Ok, j’en fais un peu beaucoup à m’en prendre de manière systématique à ces groupes livrés en gros. Après tout, chacun fait ce qu’il veut, pourvu que ça ne dépasse pas sur l’autre. Mais oui, justement, il est bien là le problème! Ca dépasse toujours un peu, ahahaha!
Mais avec un peu de patience ou d’imagination, tout s’arrange. Nous n’avons pas tous les mêmes priorités, et les miennes, c’est ça. Ben oui, ni plus, ni moins.
Un cadrage serré sur des formes sans forme et des couleurs, mmmh les couleurs, paradis, corail, plage de sable fin, Caraïbes, tout ça tout ça. Non, Pamukkale…
Et ce bel ensemble n’est rien d’autre que le produit de l’écoulement d’eaux chaudes calcaires en haut de la colline. Par endroits, du souffre et d’autres composants se font remarquer de par les teintes qu’ils offrent à leur passage. Et c’est beau.
Et c’est d’autant plus beau, que dans ces endroit-ci, naturels, le touriste lambda n’a pas droit de se baigner. D’ailleurs, les vasques vides vues plus haut sont vides pour ne pas tenter le touriste. Et oui. Et les plaines où ils se baignent ne sont que des vasques artificielles… Prends ça!
Tout en haut, entre notre Château de coton et Hierapolis, la station thermale d’où l’eau sort à 35,6°. Ca doit être agréable, c’est certain…
L’un des aspects pratiques qui m’a le plus marqué, c’est le caractère agrippant du calcaire. Malgré la pente et l’eau, pieds nus, la tenue est parfaite, ça ne glisse pas!
Plus facile à décrire qu’à imager, ce sont toutes ces femmes, de tous âges, photographiées dans des pauses »pin-up 50s » : l’endroit est parfait pour ça. Outre le magnifique décor, la lumière reflétée par le blanc du calcaire ou l’eau doit fournir un éclairage naturel quasi parfait. Pour le touriste en solo, y’a juste de quoi se sentir de trop, mwarf!
Sur ce, je vous laisse à ces couleurs et autres caprices minéraux qui ont essayé de prendre formes…
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