Toots & The Maytals – Le Transbordeur, Lyon

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J’avais eu deux premières fois avec Toots & The Maytals, et bien des occasions loupées. C’est que le groupe jamaïcain est passé bon nombre de fois à Toulouse durant mes années là-bas, sans que j’aie un quelconque intérêt pour lui à l’époque. Et puis en 2003 – les années commencent à se mélanger dans mes souvenirs, mais en reconstituant une chronologie à partir de détails qui n’ont rien à voir… Ca devrait être dans ces eaux-là, car Internet aussi a perdu une mémoire qui était celle d’un gamin, à l’époque! -, et alors que j’habite dans le millavois, Toots & The Maytals passent à Gignac (34), dans le cadre d’un festival Reggae auquel j’avais déjà assisté l’une des deux années d’avant avec The Mystic Revelation of Rastafari, The Skatalites pour ma première fois aussi, et un fabuleux concert en 3D des Gladiators d’Albert Griffiths. Cette fois-ci, c’étaient rien moins que Stanley Beckford et Jimmy Cliff qui précédaient Toots et ses acolytes pour une soirée en solitaire, date en semaine oblige. J’avais passé une excellente soirée avec les trois bands et m’étais même offert mon premier LP. Je garde un bon souvenir de Jimmy Cliff, déjà entendu de la fenêtre de ma cité U toulousaine une bonne 10aine d’années auparavant, qui en plus de ses hits planétaires – Reggae Night, Akuna Matata… – dont je me serais passé, eut la bonne idée de reprendre ses grands classiques du tournant des années 1960-70 – Miss Jamaica, You Can Get It If You Really Want, The Harder They Come, Vietnam, Wonderfull World Beautiful People, King Of Kings… -. Quant à Toots, figurant dans un certain film culte de 1972 dont le précédent fut la tête d’affiche, il me ravit et en fit pâlir d’envie plus d’un qui avaient la malchance de travailler le lendemain.

J’eus le plaisir de revoir Mr Hibbert en 2005, lors d’un gros festival aveyronnais, le Cap-festival pour sa toute dernière édition sur sa terre de naissance, à Comps Lagrandville. L’accès aux loges m’avait même été donné et j’eus le plaisir d’échanger quelques mots avec le chanteur avant de le revoir sur scène. La critique s’acérait pour cette seconde fois : l’absence de cuivres était préjudiciable au rendu musical et puis les passages « Ska festif » rédhibitoires. Mais sacré répertoire de hits que celui de Toots Hibbert et sa bande, de Pressure Drop à Funky Kingston en passant par It’s You, Louie Louie, 54-46 et j’en passe : c’est juste gargantuesque et systématiquement repris en chœur, sans parler de cette voix fabuleuse capable de passer d’un mode Gospel puissant et haletant à un Blues grave et posé flirtant avec le mode crooner : c’est du moins de la sorte que je le vis et ressens à chaque fois.

Et bien oui, car la critique est facile : on a beau savoir ce qu’il va chanter, comment il va jouer avec le public et quels sont les défauts de son actuelle prestation, on y revient. Et ça, c’est bien plus que moi qui le dis : on sait, mais on y revient, et l’excuse, c’est Toots et sa voix. Le Transbordeur ne faisait pas salle comble, mais à quasiment 30€ la place, on n’était tout de même pas loin du remplissage de la grande salle, avec à vue d’oeil facilement 1000 personnes. Mêmes frissons et mêmes griefs, mais je calcule la chance de pouvoir le revoir, avec quelques vétérans l’accompagnant depuis une grosse quarantaine d’années : en 2013, le chanteur aujourd’hui âgé de quasiment 76 ans, avait reçu une bouteille en verre de presque deux litres de vodka sur la face lors d’un festival en Virginie (USA). 3 ans s’écoulèrent ensuite avant qu’il ne redonne un concert, et j’avais complètement zappé ce retour en 2016. Toots Hibbert, c’est donc un monstre de scène à l’ancienne, qui même s’il n’y fait plus son grand écart, est toujours et inlassablement sur les planches, avec un répertoire à couper le souffle basé sur ses années au label Beverley’s, un peu à l’instar d’un Desmond Dekker que j’eus aussi la chance d’apercevoir à Toulouse, au Havana Café, en 2003. Et avec ça, l’un des inventeurs du terme « Reggae« , d’après son titre Do The Reggay, détient un curieux record : l’un de ses concerts en UK, en 1980, fut enregistré, pressé et distribué en moins de 24H!

Alors pour l’ensemble de son œuvre, juste respect et merci de performer encore dans les parages!