Cienfuegos
Lever 9H et petit déj copieux et vitaminé, parfait! Au coin de ma rue, le temple Franc-maçon local.
Aujourd’hui, visite un peu plus approfondie de la ville : le Parque José Marti, la place centrale, est son joyau inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en 2005.
Elle est bordée d’édifices des XIXe et XXe siècle parmi les plus remarquables de la ville. Christophe Colomb, arrivé sur l’île en 1492, explora la baie dès 1494 et baptisa les lieux port de Jagua, du nom des indiens qui vivaient alors là.
Cienfuegos, nommée en l’honneur du gouverneur de Cuba en 1830, ne fut fondée qu’en 1819, par le futur Don Luis de Clouet. C’était un colon bordelais qui avait quitté la Nouvelle Orléans lors de la session de la Lousianne par Napoléon aux Etats-Unis, pour se mettre au service de l’Espagne. La rosace célèbre la fondation de la cité et la statue, José Marti.
Petit passage à la cathédrale Purisima Concepcion terminée en 1870… De style néoclassique, elle accueille ici un fidèle avec le maillot de Cristiano Ronaldo, qui a pour le moment moins d’aficionados que Lionel Messi sur l’île. C’est tout…
Le théâtre Tomas Terry fut quant à lui construit de 1887 à 1889 et inauguré en 1890. Tomas Terry était un magnat local. A sa mort, en 1886, sa fortune acquise entre commerce d’escalves et de sucre, finance la construction de ce théâtre, ou encore…
… l’achat du château de Chenonceau, propriété familiale de 1891 à 1913. Cette salle de 750 places a une scène inclinée, de manière à ce que les pieds des danseurs soient visibles… Elle accueillit entre autres Caruso et Sarah Bernhardt, et est lors de mon passage en cours de restauration.
La fresque peinte au plafond par l’hispano-philippin Camilo Selaya, représente les 7 Muses ; celle de la danse, entourée de la Tragédie et de la Comédie, apparaît déjà sur le fronton extérieur de l’édifice..
Au fond de la place, l’arc de triomphe célèbre l’indépendance acquise le 20 mai 1902 aux dépends des Etats-Unis, qui avaient fait de Cuba un de leur territoire lors de l’abandon de l’île par l’Espagne en 1898 : Los obreros de Cienfuegos a la republica . En bleu, le Palacio Ferrer.
On peut y visiter une exposition de peinture cubaine aux influences diverses. Carlos de Caceres.
Ernesto [?] Gonzalez, 1998.
Pino Varens, Fantasia Afrocubana.
Ici, à gauche, c’est un modèle très prisé à Cuba : on retrouve ce type de peinture dans pas mal de galeries. A droite, chacun voit ce qu’il veut bien voir…
Wifredo Lam a évidemment fait quelques émules dans son pays.
Et pour terminer cet extrait, un peu de peinture naïve pour touriste avide de couleurs.
Place au bâtiment, restauré récemment et qui abrite également un musée consacré aux savoir faires locaux.
Marbre, stucs, moulages, azulejos…L’ensemble éclectique témoigne d’un grand rafinement pour ce palais où aurait séjourné Enrico Caruso.
Vue sur le Parque José Marti : de gauche à droite, le Teatro Tomas Terry, la cathédrale et le Palacio del gobierno , construit en 1924 et à partir duquel Castro guida le peuple cienfueguero vers La Havane, en janvier 1959.
En contre-bas, il est midi et l’heure pour les lycéens du coin d’aller se restaurer à la pizzeria.
Les collections sont assez variées, entre sculptures anciennes, photographie et art contemporain…
Hommage à Beny Moré (1919-1963), né dans la province de Cienfuego et considéré comme le plus grand chanteur cubain.
On aperçoit, au loin, la Punta Gorda, où je vais passer l’après-midi.
DeSoto 1948.
J’entame le Malecon local qui longe la baie où s’élèvent de belles bâtisses XIXe-XXe. Celle-ci abrite la radio de Cienfuegos. Tout près, un complexe, à l’échelle cubaine, de restauration rapide où je reprends des forces à base de mini croissants au jambon…
Le Palacio Azul : c’est l’un des nombreux casinos de la mafia qui prospérèrent à Cienfuego sous Batista.
Il a été reconverti en hôtel par l’Etat. On y jouit d’une vue imprenable sur l’ensemble de la baie… On aperçoit ici le Parque José Marti ainsi que la rafinerie de pétrole où arrive le précieux cézame importé du Vénézuela contre des médecins cubains.
Un autre palais, avec ses courts de tennis et son port de plaisance, voisine les lieux.
Au bout de la Punta Gorda, je cherche un palais aux influences orientales unique à Cuba. Impossible de le rater.
De style mudejar , c’est le Palacio del Valle, du nom de son commanditaire espagnol, en 1917.
Marbre de Carrare, céramiques vénitiennes, cristal européen, le palais a été conçu avec les matérieux les plus nobles.
Ses tours représenteraient la religion, la puissance guerrière et l’amour. C’est aujourd’hui un restaurant pour des groupes de touristes.
La baie ne communique avec la mer des Caraïbes que par un étroit chenal protégé des pirates par un petit fort à partir de 1745. Et non, je n’ai pas encore vu la fameuse mer!
Retour vers le centre, en flannant : j’ai un bus pour Trinidad où je vais passer 2 nuits, à 18H10. Deux cubains m’invitent à jouer à un jeu à base d’1 CUC – bizarrement pas CUP – que je perds en mode pétanque. Tout est bon pour se faire quelques pesos .
Un coup au soleil, un coup à l’ombre…
Dans la rue piétonne commerçante – toujours à l’échelle de Cuba -, où le prestige mode de la France n’est pas démenti.
De retour au Parque José Marti où j’ai capté des vendeurs de cartes postales, un clic dans le hall d’entrée du Palacio del Gobierno.
Mon sac est prêt : je dis au revoir à Estrella, dont l’intérieur est aménagé avec goût. Rendez-vous à Trinidad!
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