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Je pense pas avoir fait un voyage aussi dingue que celui que d’autres ont pu me raconter. Mais j’ai un certain instinct de survie et ça fait quelque temps que j’arrive à ne pas me mettre dans des situations compliquées, bien qu’il m’arrive par naïveté de transformer ce qui aurait pu l’être en situation rocambolesque : pour le mieux, donc. Et puis, je suis mauvais vendeur.
Me voici en Jamaïque : compliqué de me retrouver dans un pays à la fois fantasmé et redouté… Je vais y aller doucement et ce compte rendu ne fera pas autrement. Une fois n’est pas coutume, l’essentiel de cette page se trouve après l’album photo du jour, avec le compte rendu brut et tout en écriture automatique fait pour les copains, un soir de janvier 2020.
Autant, y’avait un certain nombre de trucs croisés dans Natty Dread essentiellement, dans Ragga aussi au début, qui me faisaient rêver, mais finalement, comme c’était pas du tout mon dada que le dancehall, j’ai pas du tout forcé les choses pour aller au camp des bobos. Chuis pas passé tout près, personne m’en a parlé, je l’avais même pas prévu, bah… Mais oui, j’ai été à l’Alpha Boys School par contre. Bon, on est arrivés après la fermeture pour le week-end, mais comme c’était la faute à mon chauffeur, Cornell Campbell, qu’avait trouvé une autre course pour compléter sa journée et fait le tour de Kingston pour aller à l’Institute… Il a fait en sorte que je puisse délester mon compte de quelques milliers de JA$ – rassurez vous, ça ne fait guère que quelques 10aines d’€uros -, car c’était de toute manière tout ce qu’il y avait à faire, avec quelques photos, et surtout ce que j’avais prévu. J’avais le numéro de Sparrow Martin, mais je ne l’aurais jamais utilisé!
Je n’ai fait qu’une soirée en Jamaïque : sans regrets, à vrai dire, et puis qui sait dans le futur. J’ai été au Kingston Dub Club. Pas ma came non plus mais déjà bien mieux qu’une pure soirée dancehall, hormis pour le spectacle visuel. Remarque, avec un effort, j’aurais pu aller à une soirée animée par David Rodigan, mais ça me faisait pas rêver et je crois que j’avais mon avion pour rentrer à Cuba le lendemain. Ah, j’ai fait une autre soirée, à Trenchtown celle-ci, mais pour du cinéma puisqu’était diffusé Babylon à l’Ambassador Theatre. Bon, j’y étais… J’ai kiffé l’heure et demi de nyabinghi précédent le film et suis parti au générique de fin de ce dernier, que j’ai bien évidemment kiffé aussi, même si ne comprenant pas toujours la raison pour laquelle les jamaïcains s’esclaffaient : je me levais pour aller sur le côte nord le lendemain, je crois. A part ça, pas un seul magasin de disques, le premier que j’ai trouvé étant celui de Derrick Harriott, mais dont il était absent. La gardienne m’a dit de l’appeler, mais j’aurais été bien emmerdé avec mon anglais « aie lôve you Drrèk, U ind your Miousik ».. Bah, j’ai quand même été à Orange Street sous haute surveillance, à Brentford Road où tout était fermé (comme à Orange Street), pas été à « Poison Street » sur les conseils bienveillant et insistants de la directrice du Cultural Yard à Trenchtown, ai vu le studio de Marley situé sous une rocade et actuellement fermé au public – Tuff Gong, ex West Indies ou je ne sais plus, faut que je rechecke tout ça. Bah, y’a encore le faire part de décès de Cecil Bustamente Campbell sur sa boutique, et y’a encore quelques jolies devantures… Mais c’est tout. J’ai croisé Charlie Chaplin guide au Bob Marley Museum, reconnu Bongo Hermann au même endroit – le premier de la journée ou de la semaine, je n’ai pas bien compris -, certainement croisé d’autres musiciens mais sans leur donner l’attention qu’ils méritaient, un peu déboussolé, surexcité et maladroit, aussi parfois, et même surtout. A un moment, c’est tellement toi l’étranger que tu es l’objet de curiosité et sans que tu t’en rendes compte et si tu ne fais pas gaffe à ton objectif, les rôles s’inversent. Me suis perdu dans Kingston Eight (? faut que je checke), un bidonville jouxtant terrain de golf et beaux quartiers, mais j’ai pas fait exprès, et j’ai pu voir dès le début que les jamaïcains étaient quand même… Bienveillants. Malgré un anglais baragouiné mais compris de ma part, quand je comprenais rien à ce qu’ils me racontaient. Ah, et pour finir avec Kingston, j’ai fait Port Royal au milieu de gamins de maternelle qui devaient voir un blanc pour la première fois. J’étais comme un fou en y découvrant le décor et certains accessoires de certaines pochettes de nos connaissances… Ah, et puis j’ai aussi fait une belle randonnée semi nocturne dans les Blue Mountains où j’ai pu répondre à une vieille question que me posait Clancy Eccles, question jamais énoncée mais bien présente : y’a-t-il des sapins an Jamaïque? Et bien messieurs je suis en mesure de vous dire que… La réponse plus tard.
Côte nord, All inclusive… Quand tu vois le prix d’un lit dans un dortoir (20US$), enfin moi je vais pas chercher dans le all inclusive. Sur le coup, chuis un radin, mec, j’avais pas envie de me dépouiller tout seul. J’ai fait la côte sud jusqu’à Negril quasiment – Savannah la Mar en fait -, en bus, mais pour ensuite aller à Montego Bay pour y passer 2 ou 3 jours et 2 ou trois nuits. 4H à tout casser. La ville est sympa, loin des canons touristiques européens quand même, mais sympa, zen, ni aussi bruyante ni aussi grouillante ni aussi stressante que Kingston. Bon, des marchés de souvenirs partout, beaucoup, beaucoup, beaucoup. Et comme à Kingston, beaucoup de fast foods. Putain, j’ai squatté quelques heures en soirée devant le burger king, seul spot wifi accessible pour moi. Après une semaine sans web à Cuba, je devais à tout pris renouer avec la civilisation numérique! Bah, au milieu des vendeur/ses de rue, tranquille, sentant les effluves de ganja – ai fumé des cigarres à Cuba mais pas fumé de oinj ; bon, je m’y suis pris autrement, hein, j’avais des rêves de jeunesse! Beaucoup de dutty free aussi à Montego Bay, mais pas du style auquel je m’attendais : du souvenir et des bijoux. Bon, et partout, ganja possible, sexe possible, tout ce que tu veux mec. Bon, parfois, pour s’extirper du truc, faut bien lâcher une binouze, mais à vrai dire, ça m’a même pas pesé, ou si peu. Me suis jamais senti menacé, les mecs ont l’habitude de dealer avec les touristes, un peu de tout, parfois j’ai même bien rigolé avec certains! J’ai fait une première journée dans les environs, dans les maisons de maître de plantations : une hantée (Rosehall), et une autre avec des instruments ou boîtes à musique complètement déments, avec 300 ans au compteur et en état de marche. En face du Hilton – ou Shératon? – all inclusive golf piscine – ganja sexe, jamaican booty is the best of the world, ça je l’ai compris – en veux tu en voilà. Le chauffeur était sympa : bon, il bégayait, ça m’a pas aidé mais chacun sa merde, hein. Je l’ai connu en cherchant un deal pour aller à Accompong Town, vu que l’agence que j’étais venu chercher sur place avait l’air d’avoir disparu. J’ai voulu suivre l’exemple de ma mère au marché au Portugal et ai fait un marchandage pour lui faire baisser de 150 à 140US$. Balèze. Lendemain à Accompong Town donc, et j’ai compris le prix vu qu’on est retournés côte Sud, presqu’à Kingston, via le Anchovy si cher à Gordon Banks, Montpelier etc Bamboo Av. Bon, j’exagère, à 1h30 de Kingston quoi. Avant de remonter dans les collines. Une route existe de l’autre côté – depuis Montpel, en fait – , mais en trop mauvais état. Accompong, belle expérience, dans les Cockpits, des paysages naturels complètement étouffés par la verdure, et les Maroons qui m’ont fait découvrir leur cité quasi Etat. Pour 25US$, j’avais même plus de quoi m’acheter le billet symbolique de leur banque.
Ensuite, direction Ocho Rios. Toujours un dortoir, comme à Montego Bay, peu de monde mais des Allemands. On me prenait pour un Allemand, d’ailleurs. Un Italien, une fois. J’ai bien rigolé avec ça. Reggae Hostel comme à Montego Bay où le gamin de la femme de chambre me passait les mains dans les poils du bras pour ensuite se les passer sur la tête, puis sur mes bras, puis sur sa tête. J’étais un martien pour lui, pas la même consistance! Belles créatures à l’accueil, on sent qu’ils ont fait un effort et ils sont au top pour les renseignements touristiques. Bon, pas un truc à moins de 25US$ l’activité, hein, sans le déplacement, essentiellement des balades dans les chutes d’eau, ou alors excursion nocturne dans la mer pour nager dans le plancton qui s’allume, etc. Et puis Nine Miles à 30 ou 40 kms. Bon, j’en étais pas sûr, mais plutôt ça que faire le touriste aquatique, et c’est pas faute d’aimer l’eau. Le Routard annonce 30€ l’AR en taxi, 2h de route. L’hôtel annonce 40US$ l’aller, soit dans les 130US$ l’excursion avec entrée au mausolée de vous savez qui. Bon bon bon… La Jamaïque, c’est cher man! Et puis, j’avais tout du pigeon! Alors j’ai été à la gare routière, j’ai pris le premier microbus venu, toute confiance en mes expériences syrienne et cap-verdienne, et pour xJA$, j’ai été jusqu’à Brownstown à 20 ou 25 dedans, j’étais assis sur une demi fesse au milieu des écolières que je pouvais pas prendre sur mes genoux sous peine de passer pour un vous savez quoi, où j’ai pris un autre taxi collectif, puis un autre, et hop, Nine Miles pour 2H, certes mais 5€. Bon, c’est pas si simple, hein. Là un rasta m’a allégé de 25US$ en me vendant l’entrée du mausolée mais il m’a juste amené dans un champ de ganja. Va récupérer tes billets veeeeeerts! C’est moi qu’était vert, quoique pas longtemps, juste le temps de m’en rendre compte, avec son questionnaire : papaye? Mango? Ganja? Bref, pas grave. 25US$, c’est le prix de l’entrée du mausolée devant lequel le taxi m’avait laissé (t’as vu le pigeon? mais y’a rien d’indiqué, et c’est fait exprès, faut bien que tout le monde tire son épingle du jeu). Dedans, 4 ou 5 boutiques de souvenirs, ou plus, avant d’arriver sur une placette où je ne sais où aller. Le guide me rembarre avant de s’esclaffer de rire, mais oui, je me barre, j’ai rien compris. Je passe un portail, je monte et un jeune m’accueille, surpris de me voir tout seul. Je te dis : je comprends rien. Ok, déchausse toi : Bob a grandi ici. Bob repose ici. Je suis en tête à tête… Je sors au bout de quelques minutes, et là, t’as le groupe de 30 personnes qui était en bas qui envahit le mausolée de Cedella Booker : ils font la queue pour en faire le tour. Et alors que je quitte celui de Bob, ils entament la queue pour en faire le tour aussi. Des fois, c’est bien de rien comprendre! Retour à Ochie (pour les intimes) : 2H, 3 taxico, 5€. Un plouf dans la baie à 2US$ vu que les plages sont fermées, le 3e et dernier plouf de mon voyage, eau à 25?, pas de vagues, c’est top.
Bref, je suis rentré à Kingston en coupant dans l’île. Un paysage à couper le souffle et plus encore. Un cratère immense, tout vert, magnifique. Malheureusement, c’est l’autoroute, des petites distances donc pas d’arrêt. J’avoue que je sais même pas ce que j’ai fait le dernier jour. Ah si, plein de Blue Mountain qui n’est pas un café à mon goût, derniers souvenirs, Burger King… Les vendeurs de rue, c’est un peu aléatoire, mais j’ai aussi eu ackee & saltfish, de la chèvre, du porc, de la soupe à la vache – kaw! -, du poulet rôti piquant là, je me rappelle plus le nom, me suis gavé de cornbread juste parce que Bob le chantait, ginger candies aussi, ce que j’en ai bouffé, et des fruits chez le rasta à Montego Bay (le premier jour, sur cette même place y’avait une dépanneuse type camion américain, aux couleurs de l’éthiopie, chauffeur bobo dread, c’était un beau spectacle quoi que légèrement dissonant dans mes représentations, et encore, je me rappelle plus le nom de l’entreprise de dépannage).
Bref, le seul truc que j’ai pas aimé, c’est la clim et mon rhume de 15 jours, ainsi que mon appareil photo tout neuf en panne dès les Blue Mountains, ce dont j’ai heureusement vite réussi à faire abstraction. Après, très honnêtement, je n’en garde que de bons souvenirs, mais j’ai préféré Cuba, où j’ai passé autant de temps. Plus de patrimoine et ma maîtrise de la langue de Cervantes ont dû aider. Ceci dit, ça n’enlève rien à l’amour que j’ai pour cette île et c’est encore plus hallucinant, surtout avec tout qui a énormément évolué depuis l’époque, de se dire que toute cette bonne musique vient de ce rocher de verdure dans l’océan. Y’en a qui comprenaient pas comment j’avais pu faire toutes ces bornes parce que fan de rocksteady, et pourtant. Sweet Jamaica. J’ai dit à l’un de mes guides dans les Blue Mountains que les couleurs du drapeau étaient les bonnes, mais il m’a rétorqué que le noir était le problème. Patience.
Tu m’as bien trollé, hein. Moi qui voulais attendre de poster mes photos. Mais bon, j’ai tellement de mal à m’y mettre que ça va être pour 2025 à ce rythme, quoi qu’elles me rappelleront bien d’autres anecdotes, comme une nuit passée sur le parking de l’aéroport à Grand Cayman, et quelques rencontres et discussions intéressantes. Et puis, c’est là, en vrac : fallait bien que je finisse par déglutir. Donc voilà, c’est fait.
Ah oui, j’ai lu ces derniers jours que la Jamaïque avait été élue destination familiale de l’année 2019 par la grosse organisation mondiale du tourisme (ils mettent le Portugal comme meilleure destination de l’année et Lisbonne comme meilleure ville pour un weekend, c’est dire le crédit que je leur accorde!), comme quoi! Mais faut bien avouer que sorti de Kingston (perso, je la redoutais la capitale en y pensant), ça respire quand même pas mal la tranquillité… Bon, j’ai pas mal parlé de tunes, mais faut bien se dire qu’un séjour sur place n’est pas donné, faut s’attendre aux prix d’ici, en gros, et payer pour tout, tout tout (comme ici du reste), plus les pourboires qu’on n’hésite pas à te réclamer.
14/01/20, 00H59
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