Bob Marley Museum
Après un repos bien mérité, Manor Park. Un bododread y vend jour après jour de l’eau fraîche et des sirops. On se salue, mais il veut pas de photos.
Je reprends l’itinéraire de dimanche, direction Musée Marley. C’est sur le chemin, qu’enfin, j’apprends le nom de cet arbre.
Certains détails viennent troubler cet american way of life , grands axes, voiture, belles maisons, noms exotiques… Je ne suis pas étonné de voir des chèvres, mais le cadre a de quoi faire rire.
Toujours pareil, la modernité voisine avec le système D le plus complet. Même les travaux routiers en font preuve, réalisés à grand force de personnel, avec marteau piqueur… Electrique.
Ici, on désosse un minibus pour meubler un bar, ou le contraire. Les minibus qui portent pour la plupart des noms, comme dans la capitale du Cap-Vert , noms qui me parlent. J’ai vu un Dutty Rock , par ex., du nom d’un album de Sean Paul, un artiste avec des origines portugaises. Ici, Upsetter…
Qui est aussi le surnom d’un célèbre producteur jamaïcain…
Et celui de l’un de ses groupes de session, bien que celui qui illustre cette pochette n’en soit qu’une des compositions à l’historique pour le moins compliqué .
Encore un de ces fameux liquors store . Un cycliste me tourne autour et m’interpelle. Il était chanteur de Dancehall mais je ne comprends pas son nom. Je lui dis que je suis fan de Rocksteady et il me demande si les gens aiment le Reggae en France.
J’y dis qu’il y a beaucoup d’amateurs de chacun des styles. Il me dit Marley, je réponds Alton Ellis, Ken Boothe , Hopeton Lewis, Pioneers , etc que j’ai déjà vus ou encore Derrick Morgan et Keith & Tex , invités à jouer : il acquiesce avec sourire à chacun de ces noms. Il a dans les 50 ans. Le magasin de Derrick Harriott est toujours fermé.
Il y a un numéro de téléphone sur la porte et il faut l’appeler pour qu’il vienne. Ok, ça sera sans moi, tant pis. Il est l’heure de manger, pour le coup dans l’enseigne de fastfood local, bondé et trop climatisé. Les agents de ménage portent des t-shirts trainee … Zuber.
Halfway Tree, gare routières : les pubs quand il y en a sont mises au goût des jamaïcains… Il faut flatter leur fibre patriotique!
Je tente une vue avec des gens, de l’ambiance, de l’activité dans ce lieu d’échanges, mais on me capte et on me fait signe que « non ».
Ca, c’est pour flatter ma fibre luse, mais je ne sais pas de quel carvalho il s’agit. Le chêne?.
Me voici au Bob Marley Museum, dans la fameuse cour qui servait de terrain de foot improvisé, entre les sessions d’enregistrement. Le studio où enregistrèrent les Wailers à partir de 1970 est toujours là, mythique, au rez-de-chaussé de la demeure coloniale.
Les multiples disques d’or et de platine sont là aussi, diverses récompenses… La discographie du groupe, des photos, toutes connues, des vêtement de Bob, sa chambre, une pièce tapissée d’articles : + de 100 000 personnes à San Siro le 27 juin 1980…
50 000 au Bourget 6-7 jours plus tard, un concert dont la recette fut volée… Une carte de l’Afrique où, à force d’être pointés du doigt, Kenya, Gabon, Ethiopie et Zimbabwe ont disparu.
Les photos sont interdites… Le guide – car la visite est groupée et guidée – n’hésite pas à me le rappeler lorsque j’esquisse la sortie de mon smartphone : interdit, même pour prendre des notes.
C’est Charlie Chaplin : il se présente après m’avoir demandé d’où je venais, et me dit qu’il a joué à Bordeaux au début des années 1990.Il toaste certains de ses commentaires. Le clou de la visite est la pièce où Bob a été victime d’une tentative d’assassinat. Les 3 balles sont toujours dans les murs.
Rita Marley, Mme, et la famille ne sont pas en reste – ici dans la cour. La visite se termine avec un mini docu et un passage dans un magasin de souvenirs aux centaines de modèles de t-shirt « Bob ». Pas une vente.
Tout ça est assez mercantile, finalement, mais on n’est pas obligé et ça reste une expérience sympa. Non loin, il y a le musée Peter Tosh, mais je n’en ai connaissance que bien plus tard, preuve s’il en est qu’il ne fait partie des immanquables.
Je fais un dernier tour des fresques, avant de m’éclipser, et aborde un petit stand dans un coin du parking.
Le gars saisit une photo avec deux personnes, Bob et lui-même, Bongo Herman. « Oh! Vous êtes le percussioniste de session de Derrick Harriott, avec les Crystalites??! – Oui, c’est moi! Je suis là depuis ce matin et personne m’a reconnu, ça fait plaisir! »
Un court échange s’ensuit, je suis même un peu maladroit, mais c’est un heureux hasard. A priori, c’est lui qui est au premier plan sur la pochette de cet excellent pressage anglais de 1970.
D’autres jamaïcains sont là et me demandent d’où je viens : les rôles s’inversent tellement sous la pluie de questions que j’en oublie de leur demander qui il sont et dans quel cadre ils ont été en France. Tant pis.
Je dois rentrer, la nuit va tomber. Je tombe sur quelques fresques bien défraîchies, dommage, c’est une des choses que je visais…
Je devrai m’en contenter, à défaut d’être guidé aux bons endroits.
Certains jamaïcains me scrutent, d’autres me saluent instantanément et la plupart m’ignorent ; d’autres roulent simplement leur buzz. Je croise toujours assez peu de monde, mais tout va bien. Demain, les choses sérieuses commencent.
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