La Habana : derniers jours et musées
Je suis arrivé de Santiago à 14H, avec deux heures de retard mais sans problème majeur.
Juste une 100aine de kms au ralenti pour un problème mécanique qui a fait sursauter tout le monde sur l’autoroute. Rien de méchant, les bus n’ont juste rien à envier à l’état des autos locales et les cubains sont les rois du système D. Arrivé et repassé par le Stade Latinoamericano, je repars direct vers La Habana Vieja flâner… Aux côtés du Capitolio, le Gran Teatro de La Habana.
Pour le reste, ce sera souvenirs puis plat de riz – porc dans une de mes cafeterias préférées, où je comprends comment les jeunes beautés de La Havane exhibent ces tatouages et autres CUC aux propositions insistantes de l’une d’elle. Phénomène récurrent à Santiago, également. Bref, rien d’étonnant à ce stade de ma visite.
Dernier jour et énième balade vers La Habana Vieja pour une journée musée, à commencer par le Museo de Los Orishas de La Havane, en face du Capitolio où la veille a eu lieu une commémoration.
Victor Amador Rabaza – Yemaya
Victor Amador Rabaza – Santa Barbara (soit Xango, la danse, les tambours, la virilité, le feu, la foudre, le tonnerre et la guerre, ainsi quei le patron des pompiers)
Victor Amador Rabaza – Oshùn (déesse de la sexualité féminine, de la féminité. Elle est une rivière au Nigeria )
Osain, qui m’avait déjà intrigué à Santiago .
La muséographie est assez datée, désuette en plus d’être sombre. Sans aucun doute plus complète et pointue que l’avant veille à Santiago, mais moins agréable à parcourir.
Dans la boutique de souvenirs, Ogun et son chien, et en rouge et noir, Elegua, maître de la destinée, personnification du hasard et de la mort et 1er des 4 guerriers.
Au premier plan, Oxóssi, avec un arc, orisha de la chasse, de l’abondance et de l’alimentation. Saint Georges à Bahia, Saint Sébastien à Rio.
Un peu plus et la boutique était plus intéressante que le musée lui-même… Enfin, dans un pays musée non capitaliste, c’est compliqué.
Et je trace, aujourd’hui plus que jamais… Mon avion pour Paris est ce soir à 20H55.
Il est midi, je me donne jusqu’aux environs de 16H pour aller récupérer mon sac et filer à l’aéroport.
Appareil photo en main, je n’avanece pas beaucoup…
Et je veux encore voir deux musées…
Les parcourir, pour le moins, jeter un oeil furtif…
Je me dirige à l’autre bout de La Havana Vieja, rue Obrapia…
Et suis sans cesse retardé par des curiosités : en reconnaissant Lisbonne au fond d’un café, je ne peux m’empêcher de prendre 2 min. Il s’agit juste du lieu où était habitué le romancier Eça de Queiroz (1845-1900) lorsqu’il était consul du Portugal à La Havane.
Je suis à la Casa de Africa, où sont réunis les cadeaux des chefs d’Etat africains à Fidel, comme ce couvre chef originaire de l’ethnie Bambara, Mali.
Après mes visites de ces deux derniers jours, et même du mois écoulé, ça fait très largement sens, non?
Hélas, le système est comme ailleurs : les portes et autorisations s’ouvrent contre un pourboire… Sculpture, Angola
Mobilier et tissu angolais. Et oui, me voilà attiré par les objets venus d’Angola et autres pays lusophones…
Sculpture, Mozambique
En France, on voit plutôt des objets originaires d’anciennes colonies françaises, en Angleterre d’anciennes colonies anglaises, et si ici, il y a de tout, je suis heureux de découvrir en quelque sorte, d’autres tendances. Angola et Mozambique, décolonisés au milieu des années 1970 seulement, ont profité d’une aide technique guerillera de Cuba à l’époque.
Il est d’autant plus logique de les trouver largement représentés ici. Sculpture, Angola.
Sculpture Ujaama, Tanzanie.
Sculpture de pierre représentant l’unité familiale, Kénya. Ou ce que doivent nombre d’artistes contemporains à l’art traditionnel africain…
Sculpture de bois, Coni , Guinée Bissau. N’est pas sans me rappeler le Galo de Barcelos !
Peinture, Fruitière , activité généralement pratiquée par des Noirs dans les colonies.
Sculpture de bronze, série 011110013, Angola.
Sculpture de bois, style Ujaama, représentant la fidélité aux traditions, Mozambique.
Sculpture de style Shetani – en swahili, êtres et esprits mystiques -, Mozambique.
Wow, dernières heures dans ces rues…
Dernières minutes ici même, le temps s’amenuise…
Piloné, seconde après seconde, tassé…
Et comme l’espoir de trouver une vue surplombant le centre de la capitale est toujours là, je trace vers…
Le Couvent San Francisco de Assis, qui est aussi un musée religieux. Il a été édifié par les franciscains au XVIe s.
Nuestra Señora del Pilar de Zaragoza, argent et bois, Zaragoza, XIXe s. ND du Pilier est la patronne de la capitale de l’Aragon, où j’ai assisté à sa fête en 2000.
C’est aussi la patronne de l’hispanité quand Sainte Ephigénie (bois polychrome, Espagne, XVIIIe s.) protège les femmes noires.
C’est une visite apaisante, une fois zappée la partie muséale, pas dénuée d’intérêt mais très chronophage vu ce que je veux faire, et il n’y a aucun accès au clocher, malheureusement… Je dois passer aux Beaux-Arts cubains!
Wifredo Lam – ?
Wifredo Lam – Primitiv Gestalt, 1955
Wifredo Lam – El Tercer Mundo, 1965-66
Wifredo Lam – La Silla [La Chaise], 1943
Victor Patricio Landaluze (1830-1889) semble avoir eu un iontérêt particulier pour les traidtions de son époque avec une sympathie évidente pour les Blancs et un traitement raciste des Noirs dans ses représentations- Jour des Rois à la Havane. Du reste, c’est ici un peu la scène à laquelle j’ai assisté la veille.
Victor Patricio Landaluze – Scène galante.
Victor Patricio Landaluze – José Francisco
Juana Borrero (1877-1896) – Poussins, 1896 ; Las Niñas, ca 1895
Emilio Rivero Merlin (1890-1977) – El Bajareque de hista
Alberto Peña (Peñita) (1897-1938) – Travailleurs, 1934
Jose Segura Ezquerro (1897-1963) – De la série Estampes de La Havane, ca 1930
Jaime Valls (1883-1955) – L’Homme aux seaux, 1927
Jaime Valls (1883-1955) – Musiciens, 1927
Carlos Enriquez (1900-1957) – Portrait de Gilda, ca 1946
Carlos Enriquez (1900-1957) – Vierge du Cuivre, ca 1933
Victor Manuel Garcia (1897-1969) – Diablotin
Mario Carreño (1913-1999) – La Naissance des nations américaines, 1940
Mario Carreño (1913-1999) – Les Baigneuses, 1940
Cundo Bermùdez (1914-2008) – Quinteto, 1950
Adigio Benitez (1924-2013) – Maternité, 1954
Adigio Benitez (1924-2013) – Travailleurs, 19575
Santiago Rodriguez Olazabal (1955) – Shango s’est reposé, 1992
Douglas Pérez (1972) – Candy Crash, 2018 ; Locos por el dulce [=fous du sucre] (triptyque), 2018
Douglas Pérez (1972) – Candy Crash, 2018 ; Locos por el dulce [=fous du sucre] (triptyque), 2018
Douglas Pérez (1972) – Candy Crash, 2018 ; Locos por el dulce [=fous du sucre] (triptyque), 2018
Liudmila (1969) & Nelson (1969) – La Isla, de la série Absolut Revolution, 2002
Servandi Cabrera Moreno (1923-1981) – Les Héros sous le soleil, 1959
Servandi Cabrera Moreno (1923-1981) – Bombardement du 15 avril, 1961
Divers photographes…
Pedro Alvarez Castello (La Havane, 1967- Tempe Arizona, 2004) – La Chanson de l’amour, 1995
Adigio Benitez (1924-2013) – Jesus Menéndez, 1958
Mirta Cerra (1904-1986) – Coupeur de canne, 1936
Marcelo Pogolotti (1902-1988) – El Capitalismo
Marcelo Pogolotti (1902-1988) – Paysage cubain, 1933
Eduardo Laplante (1818 – ? ) – Plantation Güinia de Soto, ca 1850-1860)
José Gomez de la Carrera (? – 1908) – Train de canne, 1893-1895
José Gomez de la Carrera (? – 1908) – Plantation de canne à Nueva Paz, 1893-1895
José Gomez de la Carrera (? – 1908) – Moulin à sucre, 1893-1895
José Gomez de la Carrera (? – 1908) – Coupe de canne, 1893-1895
José Gomez de la Carrera (? – 1908) – Charettes de canne, 1893-1895
Martio Carreño (1913-1999) – Machetero. Croquis pour coupeur de canne, 1943
René Avila (1925-1990) – Macheteros
Douglas Pérez (1972) – Economie durable ; de la série Gentrificacion, 2017
Augusto Garcia Menocal (1899-1974) – Indiens américains, 1954
Augusto Garcia Menocal (1899-1974) – Je ne veux pas aller au ciel…!, 1930
Jesus Gonzalez de Armas (San Antonio de los Baños, 1934 – Paris, 2002) – Sans titre, 1991
Raùl Martinez (1927-1995) – Marti et l’étoile, 1966
Armando Garcia Menocal (1863-1942) – Charge de machettes (croquis)
Eduardo Morales (1868-1938) – Cavalleria Mambisa, 1897
Armando Garcia Menocal (1863-1942) – Mort de Maceo
Manuel Mesa Cubillo (? – 1971) – Esclavage, 1946 (partie gauche d’un triptyque)
Abel Barroso (1970) – Théorie du transit de l’art cubain, 1995
Esterio Segura (1970) – Saint de passage dans les tropiques, 1991
Rafael Zarza (1944) – Le Grand fasciste, 1973
Alberto Jorge Carol (1945) – L’Embuscade. De la série Héros, 1970
Aldo Soler (1948) – Amilcar Cabral , 1974
Cesar Leal (1948) – Séquence en I, 1972
Flavio Garciandia (1954) – Tout ce dont vous avez besoin est d’amour, 1975
Et voilà! 16H, je rentre, non sans une vue sur l’édifice Bacardi…
1H plus tard, me voilà au 10e étage de mon chez moi à La Havane, entrain de dire au revoir à la famille d’Enzo…
Je me suis juste régalé… Mais maintenant, il s’agit de ne pas se rater : retour à la vraie vie. Pas vraiment le choix pour pouvoir vivre des moments privilégiés comme ce mois entier… A une prochaine.
Laisser un commentaire