Rodez – Salles-Curan
Départ vers 12H30. Au Monastère, traversée de la rivière Aveyron et montée vers Sainte Radegonde, dans un chemin empierré. Allez savoir pourquoi, la trace existe, pas le gpx…
On penserait voir un château à Sainte Radegonde, mais il n’en est rien : plutôt une église fortifiée.
A l’origine, au XIIIe s., une église de style roman, l’édifice se vit fortifier durant le XIVe s. pour faire face aux conflits dus à la guerre de Cent Ans (1337-1453)
Elle subit des modifications jusqu’au XIXe s. et fait désormais un beau marqueur dans le paysage, quand bien même à l’écart des axes routiers actuels. J’ai fait le trajet du jour d’innombrables fois, mais très rarement par Sainte Radegonde.
Mais tant mieux si quelques chemins sont restés des chemins. Comme hier, je ne rencontre personne, c’est le désert complet, sauf pour la végétation qui se met à l’aise… Dur dur d’éviter toutes les ronces qui tentent de me retenir!
Wow, surprise… Voilà un endroit où je n’étais jamais passé. Ou dont je ne me souviens pas : Inières, et encore une église fortifiée…
Construite au XIIIe s., elle fut fortifiée au XIVe s., le village n’ayant pas de fortifications. Elle servait comme celle de Sainte Radegonde, de refuge pour les paysans des alentours : dans ses étages, des chambres.
Ce sont les hostilités entre le roi de France Philippe VI et son successeur, et le roi d’Angleterre Édouard III, duc d’Aquitaine depuis 1327, seigneur de la Guyenne, jouxtant le Rouergue, qui rendent la province vulnérable et décident de la fortification de ces églises.
Je laisse Rodez derrière moi, la cathédrale disparaît déjà en cette journée d’été, alors qu’elle est visible depuis le puech Monseigne, à 40 kms, aux jours clairs de printemps et d’automne. Un jour, j’en reparlerai.
Quand on ne connaît pas, on s’attarde sur la cathédrale sans faire attention à ces deux curiosités qui se suivent dans le paysage. Il faut avoir l’oeil asséré, tout de même.
Chaude journée, mais je ne suis pas chargé pour cette dernière étape. Avec ma 1e nuit, depuis mon départ, passée dans un vrai lit, ça fait du bien!
La vallée du Viaur… Je n’en finis pas de me rapprocher de chez moi mais découvre encore des lieux dont je ne connaissais que les panneaux indicateurs. Trompeurs parfois.
Je me crois donc à Saint Georges de Camboulas, alors que je ne suis qu’au Poujol Camboulas. De toute manière ce village est trop grand, avec son église Saint Jean-Baptiste du XIIIe s., pour être Saint Georges. De l’autre côté du Viaur se trouvent les ruines d’un chateau.
Je devrais donc tomber sur Saint Georges en peu plus en amont. Le chemin est très agréable!
C’est au en 1060 qu’une communauté religieuse dépendant de l’abbaye Saint-Victor de Marseille s’est installée et a construit un prieuré à l’origine de l’édifice actuel. L’église de Saint-Georges subit des modifications de sa construction au XIIe jusqu’au XIVe s.
Le tympan de l’église proviendrait de l’ancienne cathédrale de Rodez, et quoique plus archaïque, renvoie à celui de Conques .
Selon la légende, Saint Georges, évêque de Lodève, originaire de Rodez, moine à Conques puis à Vabres, ordonna à son cheval de sauter la vallée du Viaur afin de fuir les Sarrasins le poursuivant. Les sabots du cheval laissèrent leurs empreintes sur le rocher sur lequel l’église fut construite.
Derrière l’église, et c’était la raison pour laquelle j’étais venu sur ce site avec l’école au milieu des années 80, deux sarcophages des VIe et Xe s.
Je reprends la route, je suis à moins d’une 20aine de kms de chez mes parents.
Je reconnais ces collines, ces hauteurs, je sais que ce lac est celui de Bages… Je suis en plein coeur du Lévézou, je touche au but.
Allé, une dernière église fortifiée, pour la route, à Canet de Salars (XIIe-XVIIe s.). Plus qu’une 10aine de kms.
Je suis arrivé chez mes parents vers 19H, après un arrêt au lac de Pareloup, pour prendre des nouvelles des copains qui s’y trouvaient. J’ai aussi fait une belle chute sur le gravier, à 1 km de ma destination : un peu de sang, quelques brûlures, vraiment bête. [14/08/2022] Lendemain, pique nique à N.-D. des Lacs…
Je dois me reposer maintenant, récupérer, reprendre des forces pour mieux repartir : j’ai un retour à Lyon via Arles à gérer!