Du cœur du Lévézou au cœur du Larzac
[Km 16] Montjaux, le château bas, du XVe s. C’est qu’avant lui et sa construction sur la route reliant Salles-Curan à Saint-Rome-de-Tarn, il y avait un château fort sur le sommet qui domine le village. Durant l’Antiquité, un temple dédié à Jupiter s’y serait trouvé, d’où le nom de Montjaux, mons Jovis , le mont de Jupiter.
Je suis passé un nombre incalculable de fois dans ce village sans m’y arrêter, n’y connaissant que 2 ou trois pâtés de maison bordant la route principale. Le village est pourtant beau, perché au dessus d’un sompteux paysage. Mais l’herbe est toujours plus verte ailleurs, paraît-il. Pas étonnant que je sois surpris par cette église Saint-Cyrice-et-Sainte-Juliette de Montjaux, plus connue comme Saint Quirinus.
[Km 18 <-] Comme Saint Georges de Camboulas à Pont-de-Salars, l’église de Montjaux dépendait du monastère des bénédictins de l’abbaye Saint Victor de Marseille. Elle fut construite entre les XIIe et XVe s. Cette coupole est vraiment surprenante. Dominant le village, le mont où devait se trouver le 1er château du village.
[Km 23 <-] A l'époque médiévale, c'est la vigne qui était la 1e source de richesse de la région. Etonnant, bien qu'à y regarder de plus près depuis la rivière La Muze, les villages et côteaux ont une exposition plein sud plutôt bienvenue pour cette culture dans la région. Au 1er plan, l'église "- pont" de Roquetaillade, au second Marzials et au loin, Castelnau Pegayrols, tous sur la limite sud du Lévézou.
A Roquetaillade, certains évoquent une église – pont non car l’église enjambe La Muze, mais parce que le pont qui s’en charge ne mène qu’à l’église!
Roquetaillade possédait également son château dont il reste le donjon. Il fallut durant trois siècles protéger les populations, d’abord de la Guerre de 100 ans, puis de celle des Religions, au XVIe : cette dernière sévit particulièrement dans le millavois où les protestants étaient bien implantés. Et c’est sans compter sur les routiers et autres mercenaires qui hantèrent les chemins et lieux que j’ai traversés durant ce mois d’aôut.
Au loin, Castelnau et son château originaire du XIe s. Pas le seul élément remarquable de ce beau village. Au 1er plan, une cazelle.
[Km 37] J’ai rejoint la route Salles-Curan à Saint-Georges de Luzençon, dont j’apprends que c’est le vrai nom. Arrêt déjeuner, au milieu des champs. C’est une route empruntée de nombreuses fois, ayant vécu à Saiont-Georges, et dont j’aimais particulièrement le panorama.
A gauche, la ferme du Cabanous faisant face à Castelnau Pégayrols, de l’autre côté du Tarn ; c’est en fait un château construit en 1563 par le gouverneur protestant de Saint-Rome-de-Tarn…
En face, un paysage où ces cyprès ne sont pas les marqueurs les plus discrets… Au loin, le belvédère de Luzençon, suivi par le viaduc de Millau descendant du Larzac, et puis là-bas tout au fond, le Causse Noir…
Sur ma gauche, le Larzac et cette espèce de crique que je vais emprunter pour y monter par Saint-Geniez de Bertrand… Roquefort, n’est pas loin mais je me limite à Saint-Georges de Luzençon. Fini le Lévézou, bonjour le Larzac!
Saint Georges qui tire donc une partie de son nom de ce belvédère où trône une chapelle castrale des XI et XIIe s. indiquant l’ancienne présence d’un château fort.
Le château visible aujourd’hui est celui qui fut reconstruit au XVe s., bien que transformé depuis.
Les lieux appartinrent tour à tour à différents seigneurs rouergats, dont ceux de Vezins, en Lévézou, qui exploitaient dans les environs des mines de charbon et de couperose, une teinture. Mais ça n’est pas tout, il faut que je monte.
[km 51 <-] A peine plus de 3 kms, près de 300 m de dénivelé positif, des routes qui tournent dans le vide, des vides dont il faut s'approcher en croisant des véhicules... Le tout dans la chaleur. Je retrouve le vrai sens de "sensationnel"!
Il est 16H45 et j’ai la sensation d’avoir parcouru un beau chemin, déjà…
La Couvertoirade et même le cirque de Navacelles ne sont pas excessivement loin, mais je vais rester raisonnable et rester sur l’itinéraire que je me suis proposé.
[Km 89] Le Caylar traversé, j’ai trouvé un lieu à l’abri où planter ma tente. Je peux prendre le temps de regarder les lumières du soleil couchant. Au loin, le Mont Aigoual, je pense.
Je suis en bordure d’un champ ouvert. Demain, j’essaie de rejoindre le chemin de Compostelle depuis Arles dans les environs de Lodève. J’irai jusqu’à Montpellier avant de prendre le train pour Arles.
Arles où j’ai l’intention de visiter Les Rencontres photo, durant 2 jours avant de repartir pour Lyon où je passerai la fin de mes congés.
Mais pour le moment, repos : 90 kms et 1500m de d+, c’est un beau morceau, tout de même!