Au petit matin…

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Vous pouvez aussi zapper le texte et aller directement aux photos plus bas…

Bon, jusque là, pas trop eu le temps de réaliser être à l’étranger. Bien sûr, tout ce qui passe devant mes yeux est assez différent de ce qui s’y présente d’habitude, mais faut toujours un petit temps d’adaptation. Curieusement, c’est souvent à la veille d’un retour que ce temps semble prendre fin. En attendant cette forme d’intégration au nouveau contexte, il s’agit de faire quelques efforts.

Nous avons passé la plus grande partie de la nuit à parler de ce que je voulais faire et à organiser mon séjour. Il en ressort que la deuxième semaine se passera en grande partie sur la route, vers le Nord du pays. La plupart des lieux à visiter sont arrêtés, ne reste plus que quelques doutes s’agissant de la région de l’Euphrate, que j’aimerai bien voir mais qui est fortement décentrée par rapport aux autres sites, ce qui suppose donc pas mal de route pour très peu de temps sur place. Il en ressort aussi que plutôt que d’aller au Krak des Chevaliers, nous visiterons le Château de Saladin. Enfin, pour mettre à profit l’heure tardive -ou matinale- à la quelle les discussions prennent fin, nous décidons de nous rendre au Mont Qassioun, histoire de profiter d’un lever de jour sur Damas, dont voici une « fiche d’identité »:

C’est la capitale de la Syrie (Dimashq ach-Cham en arabe). Suivant les sources, elle compte de plus de 4 millions d’habitants à 5,5 millions, ce qui en fait la plus grande ville du pays. C’est aussi le troisième lieu saint de l’Islam, après Jérusalem et La Mecque, mais il est judicieux de rajouter ici qu’elle fut l’un des berceaux du christianisme, Saint-Paul l’ayant choisie pour prononcer ses premières prédications. Enfin, c’est la plus vieille ville encore habitée au monde.

En effet, si des traces archéologiques y remontent au IVe millénaire av. J.-C., Damas est aussi citée à plusieurs reprises dans la Bible. Au cours de cette longue histoire, la ville connut l’influence de civilisations diverses : Assyriens (ils la prennent à Salomon en 732 av. J.-C.), Perses (Cyrus le Grand s’en empare en 539 av. J.-C.), Grecs (avec Alexandre le Grand, 332 av. J.-C.), Séleucides (111 av. J.-C.), Romains (64 av. J.-C.) et Arabes (les premiers sont les Omeyyades qui y entrent après 6 mois de siège en 636 et en font leur capitale, jusqu’en 750) s’y établirent ; en 1148, Damas fut assiégée par les Croisés, puis les Mamelouks  en firent leur seconde capitale, après Samarcande, du XIIIe jusqu’à 1516. Saccagée par le Mongol Tamerlan en 1401, elle tombe sous la coupe des Ottomans  de 1517 à 1918, avant que les français n’en fassent un protectorat, depuis 1925 jusqu’à l’indépendance en 1946. A partir de cette date, la ville s’est construite le statut de coeur de l’arabisme.

Située à 700 mètres d’altitude, à 80 kms de la Méditerranée, derrière le massif de l’Anti-Liban, elle dut les vues à son encontre à une situation géographique idéale : située à la croisée des chemins entre La Mecque, l’Afrique, l’Anatolie, la Mer Méditerranée et l’Asie, elle vit passer nombre de pèlerins, ainsi que le commerce de la soie (Europe-Chine) et celui des épices (Europe-Inde), ce qui lui permit de rayonner tant bien que mal en dépit de l’instabilité politique de la région à certaines époques.

Niveau pratique et en résumant un maximum, la vieille ville se situe au Sud de la rivière Barada, et à l’Est de cette même zone se trouve le quartier chrétien (Bab Touma). Damas est entourée de banlieues qui trouvent leur origine au Moyen Âge : Midan, dans le Sud-Ouest, Sarouja et Imara dans le Nord et le Nord-Ouest, construits sur les routes de la ville, près des tombes des personnalités religieuses. Au XIXe siècle, des villages se sont développés sur les pentes du Jabal Qassioun, d’où ont été prises les photos qui suivent. Ces quartiers ont dans un premier temps été colonisés par des soldats kurdes et des réfugiés musulmans des régions européennes de l’Empire ottoman lorsqu’elles furent reprises par les chrétiens. Leur nom en témoigne: al-Akrad (les Kurdes) et al-Muhajirin (les migrants). Ces quartiers se situent à environ deux ou trois kilomètres au Nord-Ouest de la vieille ville. Pour ma part, je séjourne à Mazzi Jabal, au Nord-Est, dans des nouveaux quartiers plus ou moins clandestinement urbanisés. C’est assez loin du Mont Qassioun, mais le réseau de transport damascène, avec ses bus, microbus et taxis est assez dense pour s’y rendre, même en pleine nuit puisqu’il fonctionne 24H/24, 7 jours/7… Le métro est lui prévu pour 2016.

La vieille ville de Damas est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1979.

Le principal ayant été dit…