Funchal, de l’océan au ciel
Lever à la cool ce matin encore, et rendez-vous à 10H au port, après un petit déjeuner à la française.
Ca aurait peut-être été plus fun avec la caravelle, mais j’ai réservé avant-hier chez le premier prestataire croisé. Avec le palais du gouverneur en fond, j’aurais pu me faire tout un film !
La côte est découpée… Rien d’étonnant, j’en ai déjà eu un aperçu. Mais c’est toujours spectaculaire depuis le large. Tout en haut, ce cube blanc m’interpelle.
Après avoir navigué une 40aine de minutes et été à moins d’une 10aine de kms de la côte, nous apercevons les premiers dauphins…
Mais, 30 minutes plus tard, c’est un groupe de globicéphales noirs qui captive l’attention des occupants du catamaran, et d’autres postés tout autour.
Nous les accompagnons un bout de temps : apparemment, ces cétacés d’un peu plus de 5 m se déplacent toujours en groupe, et aiment à aller dans le sillage des navires : ça facilite la tâche de nos hôtes !
Au loin, l’aéroport Cristiano Ronaldo. Il ferait partie des plus spectaculaires de la planète, et en voyant ses pilotis, vous devinerez pourquoi… L’atterrissage me laisse un superbe souvenir : on le longe d’abord avant de faire demi-tour, de se poser et de finir sur un freinage doux mais ferme ! Il y a tout juste la place !
Au loin, l’île de Porto Santo, avec à sa droite, ilheu da Cai. Dans l’archipel, c’est à Porto Santo que sont concentrées les plages de sable blanc : située à une 40aine de kms au nord-est de sa grande soeur, l’île est ainsi une destination de weekend des Madérois.
14H, nous sommes de retour à la marina, située en face du Museu CR7. Je passe un moment dans le coin, cherche de quoi me désaltérer et manger avant la suite du programme.
Face à la marina, le Palacio de São Lourenço, du nom du bateau sur lequel arriva Zarco, le navigateur qui prit possession de l’île pour le Portugal vers 1419. C’était le palais du gouverneur… Erigé au XVIe s., il abrite aujourd’hui un petit musée militaire.
J’ai décidé de monter à Monte Palace, sur les hauteurs de Funchal : c’est d’ailleurs la raison unique pour laquelle j’ai mis le profil de ma descente sur cette page. J’y vais en bus, l’enregistrement commence en haut. Si Funchal parait clinquante, quelques rares bâtiments nécessiteraient une bonne reprise!
Arrivé à destination, j’assiste à un curieux manège de touristes se laissant aller dans la descente dans des fauteuils en osier… Ca doit être spéectaculaire, mais c’est sans moi pour le coup. Il semble que la pratique soit ancienne, et donc traditionnelle, à Funchal. Vue le relief de la ville, autant en tirer parti !
Je me suis rapproché de ce fameux cube blanc que l’on voit d’en bas, et demande à des joueurs de cartes ce dont il s’agit : c’est l’Estadio de Madeira, qui accueille avec 5 000 places le CD Nacional Madeira. Le club qui a découvert Cristiano Ronaldo est alors en 2e division portugaise.
Le stade de l’autre grand club de la ville est l’Estadio dos Barreiros, en bas : avec 11 000 places, il est l’antre du Marítimo Funchal – ou Clube Sporte Marítimo, Madeira, en fait -, qui évolue en 1e division portugaise en 2022.
Bon, j’aurais pu prendre le spectaculaire téléphérique, mais il m’aurait coûté mon budget transports du séjour !
Direction le Jardim Botanico de Monte Palace, jardin appartenant à la Fondation Berardo.
Et son musée consacré à une partie de la collection de l’homme d’affaires.
C’est l’art africain, et plus particulièrement la sculpture, qui est mis en avant ici.
La profusion de sculptures rend la visite un peu compliquée…
José Berardo, né en 1944 à Funchal, a fait fortune entre autres lieux en Afrique du Sud, ce qui peut expliquer son goût pour l’art d’Afrique australe.
Amateur et collectionneur d’art mondialement reconnu, il a vu sa fortune évaluée à près de 2 milliards d’Euros par Forbes en 2008.
En 2021, il était jugé au Portugal pour, entre autres, avoir escroqué plus d’un milliard d’Euros à 3 banques portugaises depuis recapitalisées par l’Etat. On peut être partagé entre admiration et indignation…
A l’extérieur, d’autres spectacles se déroulent… Un artisanal et historique, avec une série de panneaux d’azulejos racontant, règne par règne, l’histoire du Portugal.
L’autre végétal, entre fougères géantes et je ne sais quelles essences acclimatées…
Plus bas, on se trouve dans un espace aménagé comme une mine…
Avec exposition de nombreux minéraux…
Mais c’est bien à l’extérieur que le spectacle est le plus profitable… Avec un voyage au pays du soleil levant, cette fois…
Et une vue sur Funchal que l’on devine grandiose.
Voilà qui me fait penser à du Degas, mais… Tout ça à cause des balerines ! Bref, pourvu que l’Etat récupère tout ça un jour.
18H, le jardin ferme et je dois redescendre. Ce sera à pied, cette fois, et avec les freins. Je n’ose imaginer les sensations dans les fauteuils d’osier !
J’en profite pour goûter dans un café populaire : pasteis de nata et autres sucreries, cerveja… Aaaah, Portugal !
Et retour au centre ville, à l’affut d’un restau : un plat de poisson cuisiné avec des bananes et un dessert au fruit à la mode, apparemment : le maracuja – fruits de la passion.
Avec ses 112 000 habitants, Funchal n’est pas très animée lors des soirées de ce début de printemps. En tous cas, ça n’est pas en centre ville gentrifié par le tourisme que ça se passe, comme en atteste la Praça do Municipio, bordée du Collège des Jésuites et de la mairie, au fond. Dans un ensemble architectural typiquement portugais. @ demain.