Ribeiro Frio – Balcões – Portela
Ces vacances madéroises sont pour moi l’occasion de me lever quasiment plus tôt que pour le taf. C’est bien plus motivant ! Après les premières et traditionnelles occupations de la matinée, je me suis rendu à la gare routière pour trouver le bus direction Ribeiro Frio. J’arrive à quasiment midi.
Quelques VTT étaient en soute du bus qui a grimpé la route de Monte Palace et plus haut encore : là, les cyclistes sont descendus, ont repris leur matériel et sont partis à l’aventure, en descente, sur le versant sud de l’île…
Tandis que nous continuions sur son versant nord. A Ribeiro Frio, j’entame une randonnée censée être facile, Balcões.
Le temps n’est pas top ce matin, dans la vallée où nous nous sommes stabilisés à près de 900 m d’altitude. Il ne pleut pas, c’est toujours ça de pris.
Et voilà, je découvre les fameuses levadas , ces canaux construits ou creusés dans la roche, qui vont m’accompagner durant la majeure partie de mon séjour, désormais.
La vue sur la vallée de Ribeiro Frio [= ruisseau froid] ne s’offre pas souvent au promeneur, tant la végétation est luxuriante, mais lorsqu’elle se dévoile un peu, il se heurte aux limites de son imagination… Ok, le promeneur, c’est moi.
Au bout de 2 petis kms, me voici donc à Balcões, qui n’est rein d’autres que « balcons »…
Sur un belvédère où les oiseaux du coin et les touristes copinent…
Il faut avouer que la vue est époustoufflante…
Tout au fond, on devine ce qui pourrait être une villa moderne, mais plus prosaïquement la centrale électrique de Fajã da Nogueira.
A l’opposé, vers le nord-est, au 2e plan : le Miradouro do Cruzeiro, avec ses deux bosses. Au fond, cette masse arrondie va m’accompegner un bout de temps, elle aussi : c’est la Penha da Aguia, Rocher de l’Aigle.
Le Parc naturel de Ribeiro Frio se dévoile sous le jeu de cache cache que le soleil s’offre avec les nuages.
Mais je n’ai pas de temps à perdre : je veux faire une autre randonné, plus longue, et je dois composer avec les horaires des derniers bus, d’autant plus sérré qu’on est dimanche. Demi-tour…
C’est facile, il suffit de suivre la levada , envers et contre tout…
Je disais donc, comme le rappelle cette procession au loin : on est dimanche.
Les levadas sont tout simplement des canaux d’irrigation. Si mon portugais est bon, la racine serait le verbe levar , prendre, pour amener ailleurs. Et donc littéralement, « prise » [d’eau]. Ca fait sens, non?
Elle y ont donc permis l’agriculture de plantes tropicales comme les babaniers ou surtout, à l’origine, la canne à sucre… Le réseau de levadas maderois fait environ 2150 kms, sur plusieurs niveaux, et comprend une 40aine de kms de tunnels.
En plus de l’irrigation, elles permettent la production d’électricité, et avec les chemins qui les longent, favorisent le tourisme.
Ce sont, dès le XVIe s., des esclaves et forçats qui construisirent ces canaux d’irrigation. Les plus récents datent des années 1940 et ont donc été également construits par des salariés.
Difficile de s’en rendre compte sous la quiétude végétale, mais lorsque le relief se dévoile, on se rend compte combien la construction de ces canaux a dû être incroyablement ardue !
On se rend compte… C’est difficilement immaginable, en fait…
Quoi qu’il en soit, la mise en valeur de ces chemins nécessaires à l’entretien de l’infrastructure, est toute trouvée!
C’est ici la Levada do Furado, du percé ou troué.
Comme ce n’est pas au féminin, il y a peut-être une anecdote sous ce toponyme… Rien que je trouve en tous cas, pour cette levada parmi les plus anciennes de l’île.
Mais…Fasciné par tout ce qui m’entoure…
Je suis en réalité très loin de m’en rendre compte à ce moment précis.
Voilà que le chemin s’élargit tout en s’ouvrant à d’autres pratiques…
Je parlais d’autres activités que la rando : le trail semble ici une norme. Avec les évènements proposés et le relief, je doute de moins en moins que ce le soit. J’ai même vu un magasin de sport entièrement consacré à cette activité à Funchal.
Mais pas la seule…
C’était une journée très plaisante, avec une belle rando, facile, et de jolies découvertes. Les horizons qui s’offrent à moi me sussurent que ç’aurait pu être plus dur, et que ça le sera sûrement. Le toit de l’île, au loin, garde un oeil sur moi !
Retour à Funchal, où à 20H, une messe bât son plein à l’église des Jésuites richement décorée… Atè amanha !
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