Lisboa, Baixa et Alfama
Les Russes ayant envahi l’Ukraine 3 mois plus tôt. En 1999, lors de ma 1e venue, d’immenses fresques ouvrières appelaient à la paix dans les Balkans dans le quartier de Belem . br> Ici, statue de Bolivar. A ses pieds, hommage à João Vaz Corte Real. Gouverneur des Açores, il aurait poussé jusqu’à Terre-Neuve et donc l’Amérique, en 1472 et 1474, en cherchant comme Colomb 20 ans plus tard, un passage vers l’Asie par l’Ouest.
[Km 3 <-] Place des Restaurateurs : rien à voir avec la restauration rapide au nom de l'argentin fan de churasco... Mais la façade du Hard Rock Café local.
L’ancien cinéma Condes fut construit en 1951 et fermé en 1997 à un coin de rue où opéra et théâtres se sont succédés de 1738 à 1915 et l’arrivée du 1er cinéma.
L’obélisque de la place des Restaurateurs : le Portugal, sous domination espagnole depuis 1580 , voit Jean IV de Bragança reprendre la couronne en 1640. Si l’indépendance n’est reconnue par le voisin qu’en 1668, ce monument de 1886 reprend les dates clés de la restauration de la monarchie portugaise.
Praça DomPedro IV, gare du Rossio : c’est la gare ferrovière qui dessert la région de Sintra.
Son style manuélin est trompeur puisque l’édifice fut inauguré en 1890. Du centre de Lisbonne, le voyageur accède à Sintra via un tunnel de 2600 m.
Toujours depuis la place Dom Pedro IV, ou Rossio, l’ascenseur Santa Justa, qui depuis 1902, permet de monter directement du quartier de la Baixa [= »la basse »], où nous nous trouvons, jusqu’au Chiado, où l’on aperçoit les ruines de l’église gothique du Couvent des Carmes, détruite par le tremblement de terre de 1755.
Au nord de la place, le Teatro Nacional Dona Maria II.
A l’Est, en levant les yeux depuis la Rua da Betesga vers la Praça da Figueira, le Castelo São Jorge.
Je suis tenté de rejoindre la place du commerce via la Rua Augusta, mais cette rue piétonne est bien trop fréquentée à mon goût. Il y avait lors de mes 1ers passages, moyen de manger local pour pas cher, ou boire un café ou autre pinga , voire fouiller les bacs d’un disquaire, mais je ne vais pas vérifier comment a évolué cette artère.
… Derrière la statue équestre de João I, qui fonde la dynastie de Aviz, succèdant à celle de Bourgogne. Proclamé roi par les Cortes de Coimbra en 1385, il fait rapidement face à l’invasion castillanne aidée de la France. Ces derniers sont toutefois battus à Aljubarrota. João I consolide ainsi son trône et se consacre à la reconquête dont la prise de Ceuta, en 1415, marque la fin et le début des voyages ultra marins, dont son fils l’Infant Dom Henrique est le grand instigateur.
Rua da Prata [= rue de l’argent (le métal)], vers le Tage : cette nuée de touristes motorisés est le meilleur antidote à une prolongation de ma visite dans la Baixa ! Au moins, dans les pentes, je n’aurai pas à faire aux moins dégourdis.
Et graffiti consacré au Fado.
Largo São Cristovão… En 2000, avec le couple d’amis qui m’accompagnait via Barcelone, nous nous étions arrêtés derrière ces motos, dans une gargotte tenue par une Cap-Verdienne, mangeant au son de la guitare de l’un de ses compatriotes qu’elle avait acompagné le temps d’une chanson pleine de saudade .
Vu l’engouement dont fait l’objet la capitale portugaise, il y a des chances pourque le quartier que je redécouvre soit moins populaire qu’à l’époque.
1er miradouro en vue ! Les touristes, parmi lesquels quelques fans de football, ne l’ont pas plus raté que moi, si l’on en croit les autocollants laissés.
Depuis le miradouro do chão do loureiro [= belvédère du parterre du laurier], vue sur le Chiado, en face, avec l’ascenceur Santa Justa et son décor néo-gothique répondant aux gothique ruines du couvent des Carmes. Et des grues…
Traversant le Tage, Le Pont du 25 Avril (inauguré en 1966), et au delà le Cristo Rei (inauguré en 1959), à Almada.
Mais la place est un rassemblement de triporteurs Vespa dédiés au transport de touristes sous le nom de touk-touks…
Le lieu que je découvrais en 1998 était une place austère et vide, avec une cathédrale à la pierre noircie mais où l’on pouvait encore découvrir gratuitement l’intérieur gothique caché par les traits extérieurs romans, traits qui en font aujourd’hui la plus ancienne église de la ville. br> Construite en 1147, elle occuperait l’emplacement de la mosquée Aljama qui a elle-même remplacé une église wisigothique construite sur l’ancien forum romain.
Le miradouro Santa Luzia . Si je continue à revenir sur mes souvenirs, il n’y avait alors à la même époque de l’année, pas de bar, bien peu de monde et des locaux s’exerçant aux dames et autres échecs sur les bancs publics.
Au moins le décor original n’a-t-il pas disparu…
Azulejos et motifs en tous genres…
Voisinent avec un art plus moderne mais toujours bienvenu.
La vue sur l’Alfama, en Arabe « alf maa », les « mille sources », ne s’en trouve qu’égayée.
A gauche, le Panthéon National, ancienne église Sainte Engrâce, construite en 1568 et reconvertie en 1916. A droite, l’égllise Santo Estevão qui contre toute attente, est Saint Etienne ! D’abord construite en style roman au XIIe s., elle est refaite en baroque en 1733, puis reconstruite après le tremblement de terre de 1755 qui la toucha durement. Au fond, on devine le Pont Vasco da Gama (1998) qui traverse le Tage de ses 17 kms.
De l’art du camouflage…
Sur les murs de l’église Santa Luzia, un azulejo – de quelle époque ? – représente la place du commerce au début du XVIIIe s., avant le tremblement de terre de 1755. Intéressant mais tout de même moins que les azulejos croisés à Salvador, au Brésil .
Toujours au niveau du miradouro Santa Luzia , avec la mythique ligne de tramway 28, les fameux touk-touks et les visiteurs prenant du bon temps…
Et ils ne sont pas les seuls… J’avance très lentement et me retrouve juste après Santa Luzia au miradouro das Portas do Sol [= belvédère des portes du soleil].
Les graffitis savent aussi se faire pédagogiques…
Tandis que les rambardes du belvédère témoignent du public bigarré qui s’y rend au quotidien.
Le Tage, le miradouro das Portas do Sol et l’église Santa Luzia, construite sous le règne de Dom Afonso Henriques et remaniée en 1755.
Je suis pour ma part déconnecté mais visite via le viseur de mon APN, je dois bien l’avouer. Autocritique. La critique est en tous les cas universelle !
Pas de chien à l’horizon, pis je m’en moque bien.
Ce dut être pour les graffeurs une occasion comme une autre d’exercer leur art.
Arrivé Rua da Torre, j’accueille avec bonheur un vestige ancien…Dans sa présentation, son utilité et sa gratuité !
qui, ironie du sort, me renvoie à un peu de nostalgie cap-verdienne…
Heureusement et vite tempérée par une autre ironie, celle de ce graphiste très certainement fan du F. C. Porto !
Sous le macadam, quelques vestiges du théâtre romain du 1er siècle, identifié depuis 1798 mais exploré depuis les années 1960 seulement.
De l’autre côté de la rue, le Musée du Théâtre romain propose une exposition de ces vestiges, et sûrement une belle vue sur le Tage dont je choisis de ne pas profiter. Aujourd’hui, c’est la rue qui m’attire !
Ce théâtre était, comme il se doit, monumental, d’après les reconstitutions dont il a fait l’objet… Autant que celui de Vienne ? Difficile à dire, d’autant qu’il ne se présente pas tout à fait sur le même modèle, pas complètement adossé à la colline. Mes expériences me renverraient à celui de Bergama, en Turquie, comme étant le plus spectaculaire . Et entre la France, la Turquie et la Syrie, j’estime en avoir vu de beaux !
[Km 9 <-] J'ai repris le rua São Tome et remonte la colline, non sans me retourner de temps en temps vers le Tage…
Le monastère augustin de Saint Vincent Hors-les-murs fut fondé en 1147, remodelé sur commande de Felipe I (Philippe II d’Espagne) en 1582 et terminé en 1627.
A priori, il fait partie de ces édifices peu mis à mal par le séisme du 1er novembre 1755, qui épargna plutôtl l’Alfama et ses ruelles façon kasbah .
Promise par Marie Ière du Portugal pour la naissance de son fils Joseph, sa construction démarre en 1779 pour s’achever deux ans après le décès du prince, de la variole, en 1788.
Vers le nord de la ville…
Les graffitis sont omniprésents…
La vue est superbe. A gauche, le Castelo São Jorge . L’occupation des lieux remonte au moins au VIIIe s. av. J.-C., tandis que les 1es fortifications connues datent du Ier s. av. J.-C. La colline vit passer les Phéniciens, Grecs, Carthaginois, Lusitaniens, Romains, Suèves, Wisigoths, Maures et enfin Chrétiens… Son rôle comme centre du pouvoir et palais royal prit fin au XVIe s. En face, le fantôme des Carmes.
C’est la 1e fois que je viens jusqu’ici. L’église et le couvent augustin da Graça furent fondés en 1291, remaniés au XVIe s., et restaurés après le séisme de 1755.
Des travaux sont en cours, comme en beaucoup d’endroits à Lisbonne. C’est à priori une très belle église, mais je me concentre…
… Sur la rue.
La calçada da Graça , avec vue sur l’église Santa Luzia.
Cette petite église est décidément photogénique…
J’aurais plutôt dû compter les rues d’où on ne voit pas de clochers – Saint Vincent Hors-les murs, ici.
[Km 13 <-] Je suis repassé par l'Eglise Saint Vincent Hors-les-murs, puis à feira da ladra , rien de moins que « la foire de la voleuse ». Puis au Panthéon National : rien de spécial à y voir, sinon qu’il m’a rappelé le film de Wim Wenders, Lisbonne Story , où il apparaît plusieurs fois. Ici, Santa Apolonia, en rouge, gare d’où je quittais Lisbonne lors de mon périple Interrail ibérique en 2000.
Et me voilà au Terreiro do Paço , « parvis du palais », puisqu’à l’abandon du château São Jorge comme centre du pouvoir, le palais royal fut transféré ici en 1511, puis détruit par le séisme de 1755. Naquit alors cette Praça do Comercio , bordée entre autres de ministères. Tout ça paraît bien tranquille, alors que la place a elle aussi bénéficié de travaux.
Mais c’est trompeur : il est quaisment 19H et ça roule, au bord du Tage, quoique sur une route simple, désormais. Au centre, la statue équestre de Joseph Ier, roi du Portugal de 1750 à 1777, 1e statue monumentale d’un roi à Lisbonne (1775). Tout au fond, la verdure de São Jorge.
Et de l’autre côté de la route, la plage… A l’endroit même où étaient, au temps de l’Empire, débarqués les épices et autres biens précieux des colonies… Ce même endroit où je garais ma 205 sur un parking délabré, fin 90s, avant de donner une piécette à un « gardien ».
[Km 16 <-] Je continue ma balade et après être passé devant l'Hôtel de Ville, passe côté Chiado... Je me souviens avoir traîné dans la quartier, redescendant vers les quais de Sodré où se trouvent les discothèques, pour un retour quasi instantané à l'ambiance bars du Chiado, où nous avions fini par trouver un bar "reggae" : c'était en 2000. Vue en face, sur la Sé.
Ca devient peut-être redondant ? Mais ça reste un bonheur de traîner dans ce quartier ! Une Alfama où, je crois, l’on traîne également dans le film d’Alain Tanner, Dans la ville blanche , 1982. Autre époque, autre ambiance. br> Le Chiado, c’est sympa mais bien plus propret que l’Alfama : rues droites, édifices « modernes », toujours autant, voire plus de touristes encore…
Depuis le miradouro São Pedro de Alcantara , je regarde désormais celui da Graça , où je me trouvais 2 heures et demi plus tôt. La suite, pour moi, ce sera une bière artisanale au Duque Brewpub, dans les escaliers de la calçada do Duque … Ambiance plutôt métal, touristes mais pas trop, et pour le coup, c’est le goût des bulles qui compte.
Ensuite et comme à mon habitude, j’hésite à entrer dans un restau ou l’autre, en fonction des prix mais surtout de leur clientèle… Pour finir entre Rua do Duque et Calçada do Carmo , dans un petit restaurant, devant un poulpe à la portugaise : j’ai eu de la chance qu’il n’y ait plus de calamars ! Tout ça pour un prix tout à fait raisonnable. Plus qu’il n’y parait de survoler une capitale à cette altitude…
Quoiqu’il en soit, c’est toujours un superbe spectacle d’attérrir ou de décoller à Lisbonne, le jeu consistant à reconnaître les lieux survolés… Le top étant celui des stades, la nuit, un jour de match ! Et en parlant de foot… Mon retour à l’hôtel via l’Avenida da Liberdade est l’occasion de croiser une 10aine de types au survêtement identique : je crois reconnaître le blason du Gil Vicente, le club de Barcelos , ma ville d’origine. Après une recherche, j’apprends qu’ils jouent contre le Sporting Portugal demain soir… L’ occasion de découvrir Alvalade !
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