Arthez-de-Béarn – Saint-Palais
[Km 20 <-] L'Abbaye Notre-Dame de Sauvelade. Fondée en 1128 par le vicomte de Béarn, elle est reprise en 1286 par les cisterciens qui défrichent la grande forêt alentour - à l'origine du nom du village. L'aspect actuel de l'abbaye rendue au civil date du XVIIe s., quand elle fut relevée par la Contre-Réforme, suite aux ravages des huguenots en 1569. Les pelouses du coin sont applanies par des tondeuses automatiques, que je découvre.
Navarrenx dès son origine, au XIe s., est une cité frontalière entre Soule et Béarn. En 1507, la ville se range du côté de Catherine de Navarre, et c’est entre 1538 et 1549 qu’elle se voit dotée par les rois de Navarre, Henri d’Albret et Marguerite d’Angoulême, d’1.66 km de fortifications et de 4 bastions. Fortifications qui permettent par la suite aux huguenots de résister aux troupes françaises.
Navarrenx passe sous le giron de Louis XIII, venu imposer l’union de la Navarre et du Béarn à la France, en 1620, sans aucune résistance. A cette occasion, le culte catholique y est rétabli.
Les personnages qui ont inspiré Les 3 Mousquetaires à Alexandre Dumas sont pour la plupart originaires du coin. Si d’Artagnan était quant à lui du Gers, son frère aîné fut gouverneur militaire de Navarrenx de 1667 à 1703. Navarrenx est restée place de guerre de 1546 jusqu’en 1871, où elle perd sa garnison. Mais pas les pèlerins.
Je me dis qu’après avoir connu la montée de Conques… Dans la forêt, ma transmission bien graissée a fait peur à Enzo, 28 ans. Ce grand gaillard originaire de Grenoble, est parti il y a 28 jours de marche du Puy, avec pause de 15 jours chez un familier. Il a eu la tempête sur le chemin, et compte aller au bout, à Finis Terra, avec 18kgs sur le dos.
[Km 54, 18H13 <-] J'ai quitté le Béarn et suis en Soule... Ca sent le Basque, la Navarre et le bout de mon périple ! J’ai récolté des témoignages, entre temps : après avoir doublé Enzo, celui d’un jeune drômois de 23 ans : il est parti du Puy et va au bout, avant de rentrer trouver un travail. Il se demande quand-même pourquoi il est là. Je l’encourage à bien en profiter !
[Quelque part, à 18H47 !] Depuis quelques jours, il marche avec un Bordelais d’une petite 40aine, marié mais parti seul, cette année sur la portion Moissac – Saint-Jean-Pied-de-Port.
[18H55] J’ai ensuite doublé un jeune métis strasbourgeois qui a entrepris Le Puy jusqu’à Finis Terra… Dur, il dit… Et pour cause, en un mois, il n’a connu que 2 toits et pas plus de douches ! A la dure ! Sa mère est coréenne ; je l’avais pris pour un Amérindien type Péruvien. Très gentil, rencontre sympa…
[19H28] Ensuite, je ne croise plus que des animaux, tout en doutant de mon itinéraire. Enfin arrivé à Saint-Palais, en Basse-Navarre, je me délecte d’un kébab et échange avec le jeune employé, un Marocain arrivé à Paris, qu’il préfère à ici, où il a été placé. J’y dis que c’est mieux, un cadre plus sain pour s’intégrer. Parti de là, je cherche un endroit isolé et finis à l’opposé du chemin. Mon informateur me dit que je ne passerai pas la prochaîne montée à vélo, mais demain sera un autre jour.
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