Logroño – Santo Domingo de la Calzada 
  Lever 9H, ‘tit déj’ au Liberty, attente et arrivée chez le vélociste à 12H30. Il n’a pas reçu la roue, mais surprise… Il en a démontée une d’un VTT en vente pour l’installer, avec nouveau disque, sur le mien, avec mon pneu… Pour le prix déjà payé, auquel je rajoute un pourboire couvrant la main d’oeuvre. Après calcul, personne n’y perd, même si Guillermo n’y était pas obligé. Mais il a été à la fois très pro et super sympa durant toute la semaine.
  [Km 10 <-] L'air de rien, je reprends donc mes habitudes de la route, les bonnes ! Non sans regarder ce que je laisse derrière moi, sous le soleil zénithal, par une journée qui s'annonce chaude. Mais tant pis : c'est le bonheur... Je double de rares locaux, notamment une VTTiste qui roule sans casque - frissons, je ne sais plus par quelle insconscience j'ai pu m'en passer, gamin, comme tout le monde, du reste -...
  [Km 12 <-] Retours dans mon imaginaire d'enfant inclus : voilà bien longtemps que je n'avais pas croisé ce taureau qui est ce qui représentait le mieux l'Espagne, pour moi. Sans surprise, je dois y rajouter la sèche Meseta qui me hante encore.
  [Km 15] L’église XVI-XVIIe s. qui abriterait un rétable de Rembrandt, ne m’invite pas à entrer, sous ses échaffaudages…
  [Km 15] … Et les blasons qui ornent les portes d’entrées….
  … Suffisent à ma curiosité, ce jour où je fonce vers les grands espaces….
  Il est 16H, je dois faire le plein d’eau fraîche, et en profite pour me poser devant ma monture. Ce matin, elle a gagné quelques années de crédit… Ca n’était pas prévu, mais le chemin est ainsi fait. Ca tombe bien car je peine à l’idée de devoir remplacer ce fidèle compagnon de virées.
  [Km 23 <-]
 Chanson de Roland : c’est ici qu’aurait eu lieu un épique combat entre le neveu de Charlemagne et Ferragus, un géant syrien seigneur de Najera. Ce combat est d’ailleurs le sujet de l’un des chapiteaux croisé au château des rois de Navarre d’Estella .
  [Km 28 <-]  Après des heures de lutte, Ferragus reconnut la vaillance de Roland et des siens et voulut lui laisser la vie sauve s'ils arrêtaient de se battre. Proposition refusée. S'ensuivirent deux jours et deux nuits de combat à l'issue duquel Roland tomba sur le géant de 200 kgs et le poignarda dans le nombril, point faible du guerrier qui s'était battu, convaincu de ses forces, sans armure.
  [Km 35 <-] Je repasse en campagne et évite l'accident avec une moto lancée tandis que je me crois seul : et pour cause, je n'en ai pas vu d'autres depuis le début de mon périple en Espagne, à peine quelques autos qui ne roulent pas à la même folle alllure. Heureusement, nous avons tous les deux les bons réflexes pour ne pas nous encastrer. Comme on frôle les drames...
  [Km 39 <-] A Azofra, où Isabelle de Castille avait fondé un hôpital et un cimetière pour les pélerins, mon guide me conseille un détour par San Millan de Cogolla, berceau de la langue castillane abritant deux monastères. C'est quand même à 14 kms, ce qui même à vélo, fait un sacré détour.
  [Km 40] Picota  ourollo  : c’est un pilori en castillan. Situé à la sortie d’Azofra, il représente la justice à l’échelle locale, avec la capacité de juger et de condamner à mort. Ce rouleau-ci – littéralement – et ses abords ont été restaurés en 2016.
  [Km 40] Je connaissais ce type de monument au Portugal , et même au Cap-Vert , où il fut de sinistre mémoire – peut-être raison pour laquelle je ne me souviens pas en avoir croisé au Brésil ou à Cuba. En face, la Sierra de la Demanda, qui culmine à 1896 m, et plus bienveillante…
  [Km 42] Après avoir longé un temps une autoroute… On pourrait croire que pas mal de pélerins sont essouflés, à ce point…
  [Km 48 <-] Après une belle montée, j'arrive à Cirueña en longeant un terrain de golf...
  [Km 48 <-] Avec sa piscine centrale, le village qui se veut moderne a l'air cossu. En l'absence de grosse ville à moins de 50 kms, je  me pose des questions : la réponse doit être à rechercher dans le nombre d'habitants de la commune, à savoir 137 en 2010. Ca doit être un village - vacances.
  [Km 51]
  [Km 55] Arrivé là, je me désaltère et loue un lit dans l’une des auberges locales. Coucher 22H, départ 8H.
  Dans le mini dortoir, deux Chinois, dont celui que j’avais doublé le jour de mon départ de Saint-Jean-Pied-de-Port  : je ne m’attendais pas à ça !
  Je visite ensuite la cité, sans toutefois entrer dans la cathédrale consacrée en 1106 : il est tard et c’est payant, mauvais combo. A l’église, l’office est terminé et on ne me laisse pas entrer. Mauvais combo. Tant pis ! A Santo Domingo comme à Barcelos  ville elle-même située sur le chemin Portugais, la légende raconte qu’une volaille prête à être dégustée, prouva en chantant l’innocence d’un pélerin accusé d’un crime.
  Ce clocher XVIIIe, indépendant du corps de la cathédrale qui a perdu l’original, est inspiré de ceux de la Redonda à Logroño .
  Il y a dans la ville une autre auberge, située dans un monastère sistercien datant du XVIIe s. J’ai finalement pris le parti de ne plus camper, et encore moins de bivouaquer.
  Ce soir, c’est bière et pizza dans le vieux centre.
  La chambre est tout en haut de l’auberge, au ras des toits : la vue est parfaite, à l’heure de l’extinction des feux. Seul bémol, le pélerin qui a fait griller des sardines à 21H30, répendant une odeur de poisson frit pas des mieux venues. Mais la fatigue de la  journée et la perspective d’un lever matinal aidant, tout se fait rapidement oublier avec une plongée dans un sommeil mérité.