Syrie, Bosra, Antiquité, Nabatéens, Romains, ruines, mosquées, églises

Travelers' Map is loading...
If you see this after your page is loaded completely, leafletJS files are missing.

_____________________________________________

Bosra a été ma seule excursion au Sud de la Syrie. 2 heures de route et des paysages qui n’ont pas été sans ma rappeler la Meseta espagnole : plat, sec à cette époque de l’année, et néanmoins cultivé. Près de 150 kms plus tard, j’y suis.

La ville est située au cœur de la région fertile du Hauran, sur un plateau basaltique. C’est à l’époque hellénistique (IIe av. J.-C.), lorsqu’elle devint la capitale de la Nabatène, qu’elle est entrée dans l’histoire ; elle est cependant mentionnée pour la première fois dans des archives égyptiennes en 1350 av. J.-C. sous le nom de Busrana. La Bible, quant à elle, fait référence à l’incendie qui y sévit en 163 av. J.-C.

En 106, lorsque Cornelius Palma annexa Bosra à l’empire romain, Trajan en fit la capitale de la province romaine d’Arabie qu’il venait de créer. Il y installa 5000 légionnaires et Bosra devint devint assez rapidement la garnison définitive de la legio III Cyrenaica. Située sur le principal axe de communication de la région, la Via Nova Trajana, la ville fut alors agrandie et embellie d’édifices publics organisés autour d’un cardo et d’un decumanus.

A partie du IIIe siècle, avec l’expansion du christianisme, de nombreuses églises y furent bâties, ainsi qu’une cathédrale dédiée aux saints Serge, Bacchus et Léonce.

Lorsque Bosra est conquise par les musulmans en 634, elle est rattachée à Damas, la capitale Omeyyade, dont elle est le grenier à blé. La région devient alors le champ de batailles des musulmans et des byzantins qui se disputent le contrôle de la Syrie. Pas moins de 36 mosquées y sont construites et de nombreux chrétiens se convertissent. A partir de la fin du XIe siècle, les Seldjoukides gouvernent la ville et la protègent des Croisés qui ne la prirent jamais. Ils en firent aussi une étape sur le pèlerinage de La Mecque.

Par la suite, les Ottomans n’accordent guerre d’importance à Bosra qui ne fut finalement « redécouverte » qu’au XXe siècle.

Bosra est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1980.

Petit tour en images…

Journée solo à Bosra

Vue sur le birket Al-Hadj, un réservoir depuis lequel la ville était, dès l’époque romaine, desservie en eau via un réseau de canalisations. De l’autre côté, la mosquée Abou el-Fida. La visite commence à l’envers, mais arriver par là réserve quelques surprises.

Arrivée dans ce qui est appelé le Palais de Trajan, une demeure de riche particulier, peut-être le gouverneur romain de la province d’Arabie à une époque. Cette bâtisse teint aussi le rôle de palais épiscopal. 2 étages sur 50x33 mètres pour cette construction qui fut modifiée à plusieurs reprises entre les IIe et IVe siècles. A côté ou même attenant, des maisons sont aujourd'hui encore habitées. Les ruines visibles sur ces photos étaient par ailleurs largement occupées jusqu'à la fin du XIXe siècle.

2 étages sur 50x33 mètres pour cette construction qui fut modifiée à plusieurs reprises entre les IIe et IVe siècles. A côté ou même attenant, des maisons sont aujourd'hui encore habitées. Les ruines visibles sur ces photos étaient par ailleurs largement occupées jusqu'à la fin du XIXe siècle.

2 étages sur 50×33 mètres pour cette construction qui fut modifiée à plusieurs reprises entre les IIe et IVe siècles. A côté ou même attenant, des maisons sont aujourd’hui encore habitées. Les ruines visibles sur ces photos étaient par ailleurs largement occupées jusqu’à la fin du XIXe siècle. C'est la porte nabatéènne, qualifiée de la sorte pour son décor semblable à celui de Pétra, l'ancienne capitale nabatéenne située en Jordanie, avec chapiteaux corinthiens sans décoration. Elle date de la seconde moitié du Ier siècle et ouvre, à l'Est de la ville, sur un quartier nabatéen en plein essor à l'époque. Bosra compta jusqu'à 50000 habitants.

C’est la porte nabatéènne, qualifiée de la sorte pour son décor semblable à celui de Pétra, l’ancienne capitale nabatéenne située en Jordanie, avec chapiteaux corinthiens sans décoration. Elle date de la seconde moitié du Ier siècle et ouvre, à l’Est de la ville, sur un quartier nabatéen en plein essor à l’époque. Bosra compta jusqu’à 50000 habitants.

Colonne à châpiteau corinthien, sur l’emplacement d’une église du Ve siècle dite à plan carré et constituée d’un cercle d’une douzaine de colonnes encadré de murs. Aujourd’hui, il n’en subsiste que quelques traces. Avant cette église, il y avait déjà un bâtiment chrétien du IVe siècle. L'église du IVe siècle recouvrait elle-même un sanctuaire nabatéen de la fin du Ier siècle, identifié comme le temple dynastique de Rabbel II, dernier roi nabatéen. Chapiteau.

L’église du IVe siècle recouvrait elle-même un sanctuaire nabatéen de la fin du Ier siècle, identifié comme le temple dynastique de Rabbel II, dernier roi nabatéen. Chapiteau. Dans l'église des Saints Serge, Léonce et Bacchus du début du VIe siècle (voir le panorama sur la page d'accueil "Syrie"), on voit encore les fresques dans le coeur désormais à ciel ouvert.

Dans l’église des Saints Serge, Léonce et Bacchus du début du VIe siècle (voir le panorama sur la page d’accueil « Syrie »), on voit encore les fresques dans le coeur désormais à ciel ouvert.

Intérieur de la basilique de Bahîra, construite entre les IIe et IIIe siècles. Elle faisait partie d’un ensemble appelé monastère de Bahîra, de culte byzantin.

Bahîra vécut bien après la construction de cet ensemble. C’est ce moine nestorien qui aurait reconnu Mahomet comme le prophète annoncé par Jésus. Non loin de la basilique (vue d’extérieur ici), la mosquée Al-Khidr est un témoin du passage du prophète devenu lieu de pèlerinage. Je n’ai malheureusement pas eu le temps de m’y rendre.

Un passage à travers les ruines… La Mosquée d'Omar est, mis à part son minaret remanié au XIIIe siècle, contemporaine de la Mosquée des Omeyyades à Damas. Bâtie avec des matériaux de récupération, on y trouve donc des inscriptions grecques et latines gravées sur la pierre.

La Mosquée d’Omar est, mis à part son minaret remanié au XIIIe siècle, contemporaine de la Mosquée des Omeyyades à Damas. Bâtie avec des matériaux de récupération, on y trouve donc des inscriptions grecques et latines gravées sur la pierre.

Vue sur une des rues pavées menant au decumanus, la principale rue de la vieille ville réorganisée dès le IIe siècle par les romains. Cette voie longe l’entrepôt à droite. Au bout, on aperçoit les vestiges d’un kalybé à gauche, et d’un nymphée à droite. Ses colonnes ne mesurent pas moins de 14 mètres! Vue sur l'un des entrepôts de la Bosra romaine. Y'étaient stockées des marchandises, Bosra ayant de tout temps été un passage de caravanes. Derrière se situent une zone consacrée au commerce, avec d'autres entrepôts, ainsi que le forum ; un autre lieu que je n'ai pas eu le temps de visiter.

Vue sur l’un des entrepôts de la Bosra romaine. Y’étaient stockées des marchandises, Bosra ayant de tout temps été un passage de caravanes. Derrière se situent une zone consacrée au commerce, avec d’autres entrepôts, ainsi que le forum ; un autre lieu que je n’ai pas eu le temps de visiter.

Nouvelle vue sur les vestiges précédemment cités…

Contre-plongée sur les colonnes monumentales de la nymphée : dans le monde romain, c’est sensé être une fontaine monumentale. Au second plan, les restes du kalybé.

Vue inverse de la colonnade et de l’entrepôt sur la gauche.

Le kalybé était un sanctuaire de forme cubique surmonté d’une coupole dont l’architecture et la dénomination étaient propres au Hauran. De l'autre côté et depuis le decumanus, vue sur les thermes romains...

De l’autre côté et depuis le decumanus, vue sur les thermes romains… ... Avec leur colonnade et une idée des différentes pièces qui les composaient.

… Avec leur colonnade et une idée des différentes pièces qui les composaient.

Ici, au bout de ce qui était une colonnade sur le cardo, qui coupe le decumanus perpen-diculairement et mène au théâtre, vue sur l’arc monumental en trois arches : il fut érigé au début du IIIe siècle à la mémoire de la 3e légion cyrénaïque et de Cornelius Palma, le gouverneur de Syrie qui annexa Bosra et le royaume nabatéen à l’empire romain en 106.

Vagabundo!

Le voyage est la destination

Journée solo à Bosra