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Après quelques jours campagnards fort agréables, me voici de retour à la ville. Et pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit de l’une des plus grandes mégalopoles du monde : si 11 millions d’habitants peuplent São Paulo même, ce sont près de 20 millions d’âmes qui occupent l’aire urbaine. Avec toutes les disparités que ça peut comporter, ça en fait la ville la plus peuplée du Brésil, la seconde d’Amérique du Sud, la 5e au niveau mondial. Première ville lusophone au monde, son PIB est le plus élevé de tout l’hémisphère Sud. C’est donc logiquement la capitale économique du Brésil.

Mais São Paulo n’a rien à voir avec Rio de Janeiro. Ici, pas de favela lorsqu’on lève la tête. Non qu’elles n’existent, mais ça n’est pas en se promenant qu’on les voit ou les devine. Pour ça, il faut s’y rendre, ce qui était loin d’être mon but. L’idée, bien que les témoignages que j’avais recueillis étaient décourageants, c’était de sentir le poids d’une telle ville, d’un tel océan de béton bâti en long, en large et en hauteur. Je n’ai pas été déçu!

São Paulo, fondée dès le XVIe siècle à partir d’une mission jésuite, puis point de départ des pionniers locaux vers l’arrière pays, a construit sa richesse principalement sur le commerce du café et du sucre, dès la fin du XVIIIe siècle. Au XIXe, avec une forte industrialisation, elle voit arriver de nombreux émigrés depuis le Portugal, l’Italie, l’Allemagne, les pays arabes et le Japon. Aujourd’hui encore, elle compte la plus grande diaspora japonaise du monde, communément appelés les nissei. Curieusement, São Paulo abrite une communauté italienne qui compterait… 6 millions d’habitants! Sachant que Milan est la ville la plus peuplée d’Italie avec un peu plus de 4 millions d’habitants, São Paulo serait donc la première ville italienne au monde! Autant de choses que j’ai ressenti, d’une manière ou d’une autre : j’ai croisé pas mal de restaurants japonnais et italiens, et mangé japonnais et italien à São Paulo. Dans les quartiers pavillonnaires, nombreuses sont les maisons porteuses d’inscriptions en japonnais… Quant aux édifices les plus caractéristiques dans l’histoire de la ville, ils ont été conçus par des architectes d’origine italienne. En gros, on a l’impression d’être dans une ville européenne car somme toute, très blanche.

J’ai à peine deux jours sur place et suis venu pour visiter le Musée de la langue portugaise. Le reste, ce sera du bonus! 1er jour donc, suivez le guide…