Olinda et Recife : quiétude du Nordeste
Aujourd’hui, j’ai un peu plus de temps pour visiter Olinda. J’ai bien tenté en arrivant la première nuit, des repérages, mais je n’avais pas encore compris que j’étais dans une petite ville très tranquille. C’est de toute manière plus coloré le jour.
Le centre se trouve à un tout autre endroit que ceux où je suis déjà passé : des surprises sont à venir.
Je déambule, de rue en rue…
Avec l’impression que la bâti ancien a été conservé, tout en ayant été mis au goût du jour : que de couleurs!
D’ailleurs, les graffeurs n’hésitent pas à s’exprimer, ici aussi… Je ne m’en plaindrai pas.
De nombreuses maisons sont à louer pour la période du Carnaval : c’est que la ville fait le plein à cette période là, avec des rues noires de monde des jours durant.
Pour ma part, j’apprécie le calme ambiant et monte petit à petit vers la Sé. Au loin, on aperçoit Recife… Je m’y attendais un peu, à ce contraste. Ce à quoi je ne m’attendais pas, une fois de l’autre côté de la rue…
C’est la beauté des lieux vus d’en haut aussi! Evidemment, je me fais accoster par un guide, mais comme déjà dit, les gens sont courtois ici, et ça ne vas pas plus loin qu’un simple échange sympathique.
On voit ici l’un des principaux acteurs du Carnaval local, ainsi que le drapeau d’Olinda.
Depuis le château d’eau, vue sur la Sé et le lagon.
Olinda l’ancienne, et Récife la moderne…
Oui, Olinda est tout de même une ville de 400 000 habitants : je me contenterai de son centre historique…
… Séparé de la ville moderne par le Horta d’el Rey. Le jardin du roi en espagnol, allez savoir pourquoi!
A l’intérieur de la Sé, la cathédrale, l’un des plus anciens édifices religieux du Brésil, puisque bâti en 1537…
Très dépouillé, par rapport à tout ce que j’ai pu voir jusqu’ici, non?
Ces couleurs et ces formes, c’est la première fois pour moi…
Et je continue ma visite vers l’église São Francisco.
Ce sera pour demain, car à cette heure de la journée, les lieux sont fermés : il faut bien que le gardien mange!
Je vais aller finir ma journée à Recife, dont je veux voir, entre autres choses, le côté moderne.
Dur, quand même, de fausser compagnie à ces couleurs!
Me voici donc à Recife, à la Basilique Nossa Senhora da Penha : l’édifice a beau avoir été érigé en 1656, c’est dans un e églmise de style classique que je me trouve. Etonnant, après l’exhubérence du baroque!
Encore des églises… Igreja e patio do Terço [Chapelet].
C’est fin, dépouillé : un petit espace de quiétude dans la ville.
Je cherche un bus… A l’ombre du Fort des 5 pointes, construit par les hollandais en 1630, une classe en cours de gym… Ou de futebol!
Me voici dans le quartier de Boa Viagem [=Bon voyage]. Je ne suis pas sûr d’aimer ce que je vais voir.
Mais je tenais à le voir, ce modèle à la Miami transposé dans le Nordeste do Brasil.
Pour la baignade, ce sera sans moi…
Sur 7 kms, ce doit être là où s’entasse la bourgeoisie locale, au bord du lagon. Oui, évidemment, il y a un récif à Recife.
Dépaysant et pas trop, à la fois, tout ça… Retour dans le centre ancien!
Les pieds dans l’eau, les favelas voisinnent avec les quartiers huppés d’où je viens. Contrastes, toujours…
Et me revoici au point Zéro, un peu plus tôt qu’hier, dans le Recife ancien.
C’est curieux comme le rapport à l’histoire est différent ici : par exemple, un chantier archéologique est resté ouvert pour les visiteurs et fais voir d’anciennes fondations de la ville, remontant au… XVIe siècle. Ancien, mais pas tant que ça à la fois. Ici, la synagogue Kahal Zur Israel. Construite en 1636 sous la domination hollandaise, plus tolérants que les portugais en matière religieuse, c’est le première synagogue du continent américain.
Je devais retourner au quartier Santo Antonio afin d’y passer le début de la soirée. Devant le pont que j’étais sensé prendre, je me suis dit que c’était le suivant. Résultat, plus de 3 kms après, je me retrouve sur la rive d’en face et je dois remonter et retraverser un pont pour saluer l’un des 20 baobabs ressencés au Brésil, devant le Palais du Gouverneur. Sportif!
Ca aura eu le bon côté de me faire passer le temps avant de me rendre au Patio de São Pedro.
C’est que tous les mardis, il y a une Terça negra (mardi noir?), un concours de musique afro-brésilienne.
Batuque au menu, ainsi qu’une petite exposition de robes de cérémonie de Candomblé, plus documentaire sur la religion afro-brasilienne qui semble avoir perdu un peu de son authenticité. Et puis surtout, carne do sol et macaxeira [macacheira], l’autre nom du manioc, cette fois-ci comme une purée de pommes de terre : délicieux!
Mais je ne tarde pas trop, car l’arrêt de mon bus est un peu décentré. Première fois, néanmoins, que je prenais les transports en commun aussi tard, après qu’un groupe de reggae ait commencé, à la suite du batuque. J’y découvrais aussi une boisson prisée, quoi qu’uniquement par le nom : je devais garder la tête sur les épaules, et le axé [aché] n’y aidait à priori pas! Retour à Olinda, pour une dernière nuit dans le Pernambouc.