Ilha do Sal : Buracona et Espargos
Rendez-vous 11H avec Nelson, comme la veille, pour un tour de Sal : Palmeiras et son port sont la première étape.
Un port industriel à l’échelle de l’île, sans aucun doute là où tous les imports arrivent.
Pour le reste, c’est la découverte d’une petite ville ou gros village endormi, un dimanche.
Là encore, comme au Portugal et au Brésil, on trouve des chaussées à la portugaise… Au loin, tout là-bas, le Monte Leão (= lion) : en effet, depuis le Sud, il donne l’impression d’un fauve couché.
Voici un type de décor qui me captivera tout au long du voyage : voilà un endroit où les succès du SL Benfica doivent être dignement fêtés.
Du reste, sur les maisons pour le moins colorées, les peintures murales sont nombreuses et leur rôle semble tout à fait alléatoire…
Palmeiras n’a rien à voir avec Santa Maria. Mais voici un peu d’animation!
Comme plus tôt à Santa Maria, nous croisons une « bourse » aux vêtements. Vu le prix de la vie au Cap-Vert, ne serai-ce que d’un point de vue de touriste, ce type de distribution doit être crucial pour les plus démunis.
Ici, on hésite sur le sens de la fresque : le propriétaire est-il originaire se Santa Luzia? L’île étant aujourd’hui déserte, difficile d’en être sûr. De plus, São Nicolau se dresse entre Sal, d’où notre pêcheur regarde, et Santa Luzia. A moins que les fruits, légumes et visage ne représentent l’île la plus sauvage du Cap-Vert.
Nous avons peut-être raté quelque chose sur les autres murs du bâtiment. Voilà au moins un sigle qui me parle…
Nous reprenons ensuite la route, ou plutôt la piste, vers le nord ouest de l’île. J’ai la sensation d’être dans un clip de reggae, palmiers en moins : alors que nous longeons la côte, la radio de Nelson crache du Sean Paul en boucle. Parfait, d’autant qu’Alton Ellis n’est pas très loin!
Arrivés au pied de ce cône adventif, nous sommes sur le point de faire une visite colorée.
C’est la Buracona, une piscine naturelle creusée dans les coulées de lave anciennes. Il est temps de piquer une tête.
Tout à côté, moins évident, l’Olho azul, ou Oeil bleu, où le reflet du soleil dans un goufre donne ce résultat.
Il s’agissait de ne pas y tomber avant d’aller manger une cachupa. Au pire, il y aurait de quoi explorer les fonds marins…
Comme déjà dit, l’île est plate. En termes géologiques, c’est la plus ancienne du Cap-Vert. Elle a été formée par un volcan. Vers le sud, le Monte Leão, toujours endormi.
Arrivés à Espargos, capitale de Sal… Un peu d’animation et d’étonnement que de voir des enfants seuls dans la rue.
Après le plat de cabri et légumes recommandé par Nelson, nous avons l’après-midi pour découvrir Espargos.
Avec près de 6 000 habitants sur les 25 000 que compte l’île de Sal, Espargos fait office de capitale administrative.
En ce dimanche, les gens se retrouvent dehors. A l’ombre, les plus âgés jouent au awalé ou à la ginja (?), jeu de cartes local.
Tandis que les plus jeunes s’adonnent à des jeux plus ennivrants : nous nous mettons au premières loges pour apprécier.
Pas évident, en revanche, de résister à l’envie de donner une leçon à ceux-ci, aux matraquilhas! Quoi que, c’est pas le baby foot!
Pour le reste, déambulation, couleurs… Espargos s’étant développée ces dernières années, pas de patrimoine visible.
En fait, ce sont les gens qui font le patrimoine, ici. Difficile d’aller vers eux, mais entre les gens venus de tout l’archipel -Nelson est lui-même de Santo Antão-, les francophones venus d’Afrique de l’Ouest et les traditions et croyances des uns et des autres, c’est du tourisme ethnologique qu’il faudrait faire!
Par exemple, les Mandingas… Ils apparaitraient durant les 2 mois autour du carnaval, les dimanche. La population Cap-Verdienne, issue de la traite négrière -le Cap-Vert était un entrepôt d’esclaves sur la route des Amériques- et bien que métissée, est un mélange de populations de l’Afrique de l’Ouest essentiellement…
… les Mandingues en sont une composante, originaire du Mali. Leur histoire est encore largement méconnue, mais on peut entrevoir ici une référence à une ethnie qui domina longtemps une partie de l’Afrique de l’Ouest et qui fut peut-être la toute première à décrouvrir le Cap-Vert, dès le XIVe s.
Nous quittons cette ambiance festive et grimpons la butte dominant Espargos, d’où l’île s’offre à nous : Palmeiras, à l’Ouest…
L’aéroport international Amilcar Cabral, du nom du leader indépendantiste. C’est le premier aéroport du Cap-Vert. Inauguré en 1939 par les italiens, il desservait la liaison avec l’Amérique du Sud. Dans les années 1960, il servit d’escale technique à la South African Airways, empêchée d’attérir dans bon nombre d’aéroports, en réaction à l’apartheid.
Vers l’Est, on aperçoit la baie de Pedra do Lume, que nous avons visitée hier.
Et puis plein Nord, nous avons le Monte Grande, point culminant de l’île, tout là-bas, au fond : 406 m. C’est à l’heure actuelle, avec quelques autres sites locaux d’intérêt géologique, une réserve naturelle.
Nous continuons notre tour dans Espargos : les enfants, principalement, font de la rue leur terrain de jeu. Foot pour les garçons…
Danse pour les filles et les plus petits…
Alors que non loin, on aperçoit les préparatifs du carnaval local, aussi bien cachés que possible…
Le carnaval des enfants tire quant à lui sur la fin…
Même si certains ne le rejoignent qu’avec bien du retard!
Oui, malgré les apparences ou les idées reçues, nous sommes bien en Afrique. Clin d’oeil à Fela Kuti, ici.
Avant de retomber sur nos fameux Mandingas : nous avons fait le tour de la ville dans des sens contraires. Il semble que cette tradition ait été perdue dans les années 1940, peut-être à cause du joug colonial, pour renaître dans les années 1980.
Bon… Certaines choses sont universelles.
Pour nous, la visite est terminée. La tenancière hollandaise du bar où nous nous désaltérons nous met grandement en garde contre l’insécurité de villes telles que Mindelo et Praia. Quelques heures avant de nous rendre à Mindelo, ça tombe assez mal. Ou bien, c’est selon…
Mais il faut poursuivre : il nous reste 24 jours et notre avion part dans deux heures, à 20H35. Autant se concentrer sur le positif : ici, c’est la seule fois que je verrai quelque chose aux couleurs du FC Porto ; et de deux, le Toyota Hiace, pour moi au moins, va devenir aussi mythique que le combi Wolkswagen!
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