Ilha de São Vicente : sous le Monte Verde, Baia das Gatas
Nous avons trouvé le Musée d’art traditionnel, enfin! C’est tout petit, mis ça vaut le coup d’oeil. Ici, Pot décoratif / Tito Livio.
Révolte du Capitaine Ambrosio / Manuel Figueira, 1980. Avec la céramique, le tissage tient une grande place dans l’expo permanente.
Kolà San Jon / Jõao Fortes, 2016.
Gymnastique à la plage de Laginha / Manuel Figueira, 1984.
Fond de la mer / Joana Pinto, 2016.
Pagne traditionnel cap-verdien : Tablier de travail / Nênê Vaz, 1981. Technique et motifs seraient ouest africains comme vu au Musée africain de Lyon.
Le musée est aussi consacré au design, bien que vu avec nos yeux européens, de manière anecdotique.
La visite est assez rapide et correspond à la taille des locaux. Mais voilà qui reste intéressant.
Nous prenons par la Praça Amilcar Cabral, du nom du personnage qui engagea le Cap-Vert et la Guinée BIssau sur la voie de l’indépendance. C’est une place comme on en voit encore au Portugal, avec son kiosque à musique…
Et des figures portugaises encore présentes dans le jardin, tel le progressiste Sà da Bandeira (1795-1876), 5 fois 1er ministre du Portugal.
Moins étonnant de voir cette figure-ci, le symbole de la lusophonie : Luis de Camões et ses Lusiadas.
Voilà qui donnerait presqu’envie de se désaltérer! Mais nous avons prévu autre chose.
Petit tour au Marché central, Rua de Lisboa…
A l’heure qu’il est, bien tard dans la matinée ou très tôt dans l’après-midi, l’animation est au niveau zéro.
Du reste, rien de bien spécial : légumes et fruits frais, connus ou moins connus, vannerie, herbes… De quoi subsister chichement.
Demain, nous partons pour Santo Antão, de l’autre côté du Mar d’Canal. Il convient de prendre nos places pour la petite heure et demi de bâteau que durera la traversée. L’occasion de tomber sur un type de véhicule jamais croisé, il me semble, en France. Toujours appréciables, ces petites découvertes!
Nous consacrons notre après-midi à une randonnée cycliste dans l’île, avec pour but Salamansa. Nous sommes bien loin de nous attendre à fournir autant d’efforts. D’abord, sortir de Mindelo, par les quartiers nord.
Certes, la traversée de ces quartiers populaires est intéressante, mais ce sont les terrains de football, qui comme souvent, captent mon attention. Tout simplement parce que c’est le jeu universel par excellence. Certains ont demandé pas mal de moyens de construction, d’autres beaucoup moins. Nous montons vers le Monte Verde.
Les chèvres composent, on dirait, l’essentiel du cheptel local. Mais pour l’heure, je n’en aurai mangé qu’une fois, à Sal.
Et ça grimpe, vraiment… Je suis resté en selle, ma compagne a aussi réussi jusqu’ici, quoique plus lentement. Les pavés n’aident pas, malgré les suspensions dont sont équipés nos VTT de location. Et bientôt, le vent va s’en mêler. Mais la vue sur Mindelo et sa baie valent le coup d’oeil.
Et puis de toute manière, lorsqu’on monte, on finit toujours par redescendre, surtout sur une île et quand la destination est un village de pêcheurs! Pour ma part, je fais le gros de la descente d’une traite, 2 bons kms à fond, un peu inconsciemment, sans savoir que le meilleur est encore à venir!
Nous sommes sencés tourner vers la gauche dans les parrages pour aller à Salamansa. Mais nous avons raté quelque chose, alors nous continuons.
Nos sommes bientôt au bout de la route, au bout de ce monde-ci, et le paysage me dit quelque chose… Evidemment, le Monte Verde prend toujours beaucoup de place!
Nous arrivons en fait à Baia das Gatas : nous étions à l’autre bout, la veille : les volcans ne mentent pas, et Santa Luzia au loin non plus!
C’est le moment de se reposer tout en se désaltérant : le retour va être plus rude encore! Quiétude, en attendant…
Et voilà un jeu qui se joue n’importe où, avec les copains, sans besoin de grand chose… Ici et à l’autre bout du monde!
Mais il faut repartir : nous avons 12 kms, dont 4 ou 5 dans une belle montée. Nous n’aurons pas les jambes jusqu’au bout…
Mais le paysage fait passer la pillule, même si la descente était plus facile, forcément…
Ca monte, j’insiste… Peut-être trop, en fait!
Encore un effort…
D’autres ont bien placé un conteneur au milieu de la montagne!
Sommet atteint, grosses rafales de vent…
Et notre but, au loin! Il faut arriver avant la nuit. Ma compagne a bien pris note, elle est déjà partie. Pour ma part, je fais une descente pied au plancher sur plusieurs kms, ennivré par la vitesse et les sensations dues aux suspensions sur les pavés : sans elles, ce petit bonheur eut été impossible, à moins de faire prendre cher à ma tête…
Nous sommes à l’orée de Mindelo… Des locaux ont eu envie d’une vie de château…
Je ne refais pas les présentations.
18H30, beaucoup d’écoliers rentrent, des groupes se moquent de nous ou font les timides. Le portable fait partie du quotidien ici aussi.
Arrivés entiers. Ce soir, ce sera Morna, arroz de mariscos local et vin de Fogo au Café Lisboa, où de nombreux artistes cap-verdiens ont débuté. Les grandes heures des lieux sont derrière. Fin de soirée dans une librairie transformée en café concert, où le jazz local réussit à me faire oublier le Hotel California original tout en me remettant sous le joug de cet air entêtant. Très belle soirée, en tous cas!
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