Mar d’Canal, de São Vicente à Santo Antão
Dernier jour à Mindelo. Et visite du Museu do mar [Musée de la mer], dans la Tour de Belem locale. Sur la jetée, les pêcheurs…
C’est un petit musée, sur trois étages. Au rez-de-chaussée, l’histoire de Porto Grande, le Port de Minderlo, sa baie, et celles des bâteaux du coin, soit par type, soit les plus célèbres. Le 1er étage est consacré à un peu d’archéologie sous marine, avec une histoire des nombreuses épaves qui se sont échouées sur les cotes cap-verdiennes. Puis vient la chasse à la baleine.
Nombreux furent les cap-verdiens à s’embarquer sur les baleiniers de passage, au XIXe siècle ainsi qu’au suivant, à une époque où la graisse de baleine constituait l’essentiel du combustible des lampes à huile. Certains revinrent, d’autres émigrèrent aux USA, où New Bedford, dans le Massachusetts, accueille une importante communauté cap-verdienne. On n’en revit certains ni ici, ni là…
La visite est sympa, et grimper par l’échelle jusqu’au toit l’est tout autant. L’Avenida da Republica.
Le Monte Cara…
La Praça da Estrela…
Une petite dernière…
Voici notre destination du jour : Santo Antão. Nous y passerons 5 nuits, avec un autre monde à découvrir.
Notre bâteau, Armas, part à 14H : embarquement effectif, départ imminent! Nous laissons nos sacs dans la cale et montons sur le pont.
C’est parti, nous quittons Porto Grande pour Porto Novo, de l’autre côté du Mar d’Canal. Laissant derrière nous Mindelo, la Tour de Belem, les sobrados et le Monte Verde.
Et même ces fameuses épaves!
Nous passons rapidement la baie…
… Au niveau de l’Ilheu dos Passaros qui avec son phare, marque sa sortie.
La traversée est rapide : une grosse heure. Il n’en a pas toujours été ainsi. C’est en 1957 que le trajet fut fait pour la 1e fois en barque à moteur. Avant, la traversée pouvait durer 3 jours, en fonction du vent. Et si ce dernier se déchaînait, alors il arriva que l’on retrouve l’embarcation et ses occupants à Salvador, au Brésil, quelques semaines plus tard.
Histoires à peine croyables, mais si les navigateurs, dans le temps, avaient placé le Cap-Vert sur leur route, c’était pour tout un tas de raisons valables, bien pesées! Quant à nous, nous avons quitté la caldeira noyée de Porto Grande pour d’autres volcans, apparemment. Je suis tellement absorbé par les environs que je n’ai pas reconnu Yannick Noah, assis à quelques mètres en face de moi. Tant mieux!
Nous arrivons. Mais les voyageurs ne sont pas toujours arrivés à Santo Antão par Porto Novo [=Port nouveau]. Jusqu’en 1960 et l’aménagement de la ville qui compte aujourd’hui environ 10 000 habitants, la zone n’était qu’un lieu de déportation, avec sa prison, tandis que les bâteaux allaient jusquà Tarrafal, à l’extrême Ouest de l’île, afin de déverser passagers et prendre marchandises.
En fait, l’aménagement de Porto Novo a répondu à une nécessité comme partie d’un projet plus grand, puisque ces mêmes années 1960, l’unique route qui traverse l’île de Sud en Nord fut construite : la Corda. On retrouve notre fameux Toy Hiace : nous étions à peine sortis du port qu’on nous le proposait. A 4€ le trajet d’une grosse heure pour Ponte do Sol…
Pointe du Soleil, en version FR, se situe à l’extrême nord de l’île, mais ça n’est pas par la dénominée corde que nous passons. Je savais que ça ne serait pas le cas, et c’est pourtant pour elle que j’ai voulu venir sinon au Cap-Vert, à Santo Antão.
La route que nous empruntons a été terminée en 2009.
Longeant la cote par l’ouest de l’île, elle est une succession de surprises.
Nous nous trouvons coincés entre la mer et des murailles à la hauteur insoupçonnable…
Parfois, il y a des éclaicies, des portes, des passages…
Arrivés, nous découvrons une petite ville coincée contre les falaises, battue par le vent, est faite de maisons neuves et de quelques ruines.
Une fois les bagages posés à l’hôtel, nous pouvons enfin venir voir ce coin, très proche du Brésil. Enfin, pas vraiment… Juste un des plus à l’Ouest de l’archipel! Sinon, ce serait dans cette direction…
Le port est en fleur, irisé de barques de pêche… Il pleut légèrement, les cap-verdiens doivent être contents.
Nous, nous faisons l’apéro, curieux et curiosités à la fois. Plus tard, nous nous retrouvons dans un restau parfaitement francophone : touristes, tenancière cap-verdienne ayant vécu 35 ans à Tarbes, récents propriétaires sur l’île, aussi. Yannick Noah est encore dans le coin. Et la soirée défilera au rythme de la Morna, collés-sérrés! Mais sans le tennisman au chant, tout roule, les locaux ont ce qu’il faut!
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