Ilha de Santiago : Tarrafal
Au marché de Sucupira, nous sommes littéralement arrachés à notre taxi par un chauffeur de collectivo. Ambiance et attente devant les jujubés.
Nous ne prendrons la route que 2 heures plus tard, attendant que le collectivo se remplisse. Nous évitons la visite du marché à l’ambiance la plus africaine de l’archipel et faisons connaissance avec une voyageuse suisse. Et puis après 1H de lacets montagneux, nous voici à Assomada. C’est le centre de l’île, dans une région verte et très agricole.
La population de Santiago est plus africaine qu’à Santo Antão ou São Vicente. Tout au long de son histoire, de nombreux esclaves s’y sont échappés et isolés, perpétuant leurs traditions ancestrales. Les badius sont en quelque sorte les « plus africains » des cap-verdiens. A Assomada, il était question de visiter un grand marché artisanal, dans cette région riche et peuplée de 55 000 habitants.
Nous nous contentons de goûter à l’acidité du tamarin au marché de frais, sans trouver l’endroit décrit. Croiser ce chauffeur bien embêté 3 jours après l’élimination du Paris Saint Germain face au FC Barcelone en Ligue des Champions (6-1 après une victoire 4-0 à l’aller!!!) fut une occasion unique de chambrer un peu! « Alors, on a essayé de rouler sur le FC Barcelone? »!
Pour le reste, balade dans la ville qui est en effet envahie par les forains ce samedi, mais sans pour autant être emballés.
Et retour sur la place du marché…
… Où il va être question de toruver rapidement un collectivo pour Tarrafal.
Heureusement, nous avons plus de chance qu’à Praia, et après tout, nous avons déjà parcouru la moitié du trajet. Le collectivo est bondé. Arrêts, descentes, chargements, le voyage est rythmé. Mais je garde bien sûr de l’attention pour le paysage. Il n’est malheureusement pas évident de prendre des photos dans ces conditions.
Nous traversons désormais la Serra da Malagueta, qui culmine à 1064 m. Le paysage est plus ouvert qu’avant d’arriver à Assomada, autour des Picos da Antonia, qui eux culminent à 1394 m. Aucun doute : l’île de Santiago mérite une visite plus approfondie : ces hautes montagnes et vallées profondes promettent des vues à couper le souffle, de belles surprises…
C’est une des rares fois où nous roulons sur le bitume et du coup, le chauffeur se fait bien hardi.
Pour le dernier 1/4 du trajet, un couple de marseillais monte dans le Toyota Hiace. Ils sont encore circonspects quant à leur séjour, mais ne font que commencer, et par Santiago qui plus est. Nous leur promettons des jours meilleurs!
Cette terre déchiquetée… D’origine volcanique, toujours et sans surprise. Quel spectacle!
Je parlais de volcans… Nous sommes redescendus vers l’océan et arrivons quasiment à destination, en passant par Chão Bom [=bon sol] où j’aperçois le pénitencier de sinistre mémoire : créé en 1936, c’était le bagne de Cayenne portugais, surnommé « camp de la mort lente » : durant les guerres d’indépendance, de nombreux indépendantistes africains y furent détenus dans des géôles de 3 m².
Mais nous voilà à Tarrafal. Quasiment chaque île a son Tarrafal. On m’expliquera plus tard que c’était là où se trouvaient les prisons, mais je n’y crois guère : ça n’est pas le cas ici, ni à Santo Antão par ex. En revanche, ça semble être systématiquement la ville la plus éloignée de la capitale de chacune des îles. La plage est une anse où l’agitation de l’océan est contenue.
Parfait pour la baignade et le mouillage de plaisance. Bon, pour le bronzage, aussi! Les 2 à 3 heures passées sur place furent un régal : 1e véritable grosse baignade depuis mon arrivée, les déferlentes aidant, c’est bien amusant et fatiguant. Autre chose que la mer plate des plage de Santa Maria à Sal et Kebra Canela à Praia, où j’ai déjà piqué une tête.
Le retour pour Praia est pour la tombée de la nuit, dans la fraîcheur des hauteurs, avec de temps à autres des vues époustoufflantes sur le soleil couchant sur la mer. Mais ça, c’est souvenir! On aura encore pu apprécier des cap-verdiens hyper gentils, d’autres moqueurs et une nouvelle churrasqueria à Praia. Que du bon!
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