Vers le centre de l’île et Cienfuegos
Voici un album plutôt automobile… Ici, en vert, Chevrolet Bel-Air 1952 en pleine réparation système D sur l’autoroute. Entre les marques US et l’aide russe puis chinoise depuis 60 ans, ces moteurs doivent être assez curieux.
Le paysage est sensationnel, bien moins monotone que je l’aurais cru. Nous remontons vers La Havane. Le départ à eu lieu à 6H45 et le levé du jour vers 7H15, alors que le bus longeait le lac El Jibaro… Une aube magnifique, nuages cavalant, chevaux et dragons, nuances d’orange profond, reflets, cocotiers en contre jour… Un véritable cliché-pub!
Après les massifs montagneux, je suis fasciné par la verdure, encore et toujours. Et plus spécialement par cette plante qui semble tout envahir et recouvrir. Ca pourrait être le kudzu (Pueraria hirsute ), au demeurant fort utile.
Toute la matinée, j’ai vu des coupeurs, outillés un peu comme ils pouvaient, entretenir les abords routiers à la fraîche. Et bien que paraissant invasif, le kudzu est une plante légumineuse qui fournit fourage et angrais avec un fort rendement, et empêche l’érosion des sols.
Si c’est ça, voilà une explication qui parait logique lorsqu’on voit à quoi peut ressembler le paysage : luxuriant ou désert comme une savane.
Possible qu’il faille laisser les sols reposer après une récolte de canne à sucre, dont Cuba a été par le passé le premier exportateur mondial : l’île échangeait son sucre contre des matières premières russes.
Arrivé à Cienfuegos à 15H, je galère un peu pour trouver mon hôte qui a une inondation et m’envoie donc chez sa mère. Tout va bien! Je peux découvrir la ville… Et par la force des choses, ses voitures. Ici une Buick Century, ca 1955
Chevrolet Bel-Air ca 1954. Certains modèles sont assez courants, bien que les reconnaître soit un sacré exercice.
Cadillac…
Me voici sur le Prado , l’avenue principale de Cienfuegos.
Les vélo taxis me hèlent : on voit rapidement que je suis un nouvel arrivant.
C’est une belle avenue, bordée de bâtiments colorés…
Où il est possible de se déplacer à l’ombre! Cienfuegos est située dans une baie, sur une petite péninsule. Son patrimoine architectural est riche et comporte quelques palais qui durent faire le bonheur de la mafia au milieu du XXe s.
En effet, le dictateur Fulgencio Batista était plus ou moins l’hôte des mafias italo-américaines…
C’est sûrement l’une des raisons pour lesquelles on trouve aujourd’hui toutes ces autos américaines sur l’île, hors de portée de la grande majorité des cubains à l’époque et restées sur place à la Révolution.
Ford 1959.
Aujourd’hui, je me contente de la première partie du Prado, sans trop m’aventurer vers le port et les quartiers résidentiels.
Cet arbre immense, qui me sera présenté comme un alamo mais dont je n’apprendrai le vrai nom que quelques jours plus tard en Jamaïque, attire à son tour mon attention et m’invite à remonter vers le centre ville.
Je ne suis plus dans les quartiers les plus fréquentés, mais personne ne fait attention à moi, ça semble tranquille.
J’en ai également vu sur la route depuis Viñales, surtout aux abords de Playa Gijon qui est la fameuse Baie des cochons, et on trouve ici aussi de la propagande. Toujours pas de pub.
Me voici devant le ficus qui cache les douanes où je m’aventure : un visa me manque pour rentrer de Jamaique. Mauvaise idée, je perds 30min et l’officier me met la pression : je n’ai aucun papier officiel sur moi et je ne suis pas encore inscrit dans leur système de surveillance. Ca ne plaisante pas.
On verra dans les aéroports pour le visa! Je continue ma ballade vers la place José Marti, un peu plus haut…
Propagande toujours.
Et automobiles, encore… La remontée de la rue sera longue! Buick ca 1951
Dodge Kingsway ca 1957. De l’autre côté de la rue, il y a la même en vert.
Plymouth ca 1950.
Streetmachine…
A savoir Buick Century 1950.
Sur la place, à peu près tout le monde se met à l’aise…
Tant et si bien que sur l’unique terrasse, bondée, le stock de bière est épuisé.
S’ensuit un rapide tour de la place…
Et un goûter au café Paulina, plus prévoyant en termes de bières. Chevrolet 1950-1952.
Je commence à rentrer tout en profitant du coucher de soleil. Mon hôtesse m’a proposé le dîner, ce que j’ai accepté en espérant un repas un peu plus consistant que celui de la veille, le burger-tortilla fromage-bacon-chou-concombe-guacamole de midi ayant tout juste comblé ma faim.
Chevrolet Bel-Air ca 1955, déjà croisée une grosse heure plus tôt, plaque minéralogique témoignant.
Avocat, riz, crevettes, poisson, jus de fruit : 8CUC… Pas affolant mais ça va, d’autant que je commence à comprendre ce qu’est la pénurie qui touche les cubains. Discussions variées avec Estrella, très curieuse sur nos conditions de vies, et vice versa.
Puis petite virée nocturne en ville. Etonné de voir une église batpiste, mais après avoir été limitées par le régime, les pratiques religieuses connaissent un regain de vitalité depuis les années 1990. Ah! Chevrolet ca 1950-1952. Hasta mañana.
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