Trinidad

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Il y a 80kms entre Cienfuegos et Trinidad, une grosse heure de route tout le long du Massif de l’Escambray. Trinidad est une ville coloniale bien distincte de Cienfuegos… La Villa de la Santisima Trinidad établie en décembre 1514 par le conquistador espagnol Diego Velazquez qui y avait trouvé de l’or et des indiens déjà bien organisés, atteint son apogée durant les XVIIe et XVIIIe siècles. Elle tombe ensuite dans une certaine léthargie, voire l’oubli, pour renaître avec son classement au Patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, en 1988. Point de quadrillage des rues, comme chez sa voisine, pas de mafia et de casinos non plus sous Batista, mais d’authentiques palais de l’époque esclavagiste, préservés puis restaurés, et des rues dallées à pan de colline. Une perle dans la perle des Caraïbes.

Si mon trajet Viñales – Cienfuegos avait été bien long et l’occasion de scruter les paysages tout du long, le transfert vers Trinidad la veille s’est avéré complètement différent. Mon voisin de bus, Pascual C., est un professeur de droit international et s’avère curieux à mon égard, avant de réagir à un de mes souvenirs selon lequel ma mère n’aimait pas le Ché car il aurait encouragé les velléités d’indépendance de l’Angola, où avaient été envoyés certains membres de sa famille en service militaire. Souvenir d’enfance assez flous et jamais confrontés par mes soins, démontés par l’universitaire m’expliquant que si le Ché s’était bien rendu au Gabon, il n’était en revanche jamais allé en Angola, où du reste la lutte pour l’indépendance arrive bien après la mort de l’assassinat de l’argentin par la CIA. Ce qui, bien entendu, ne devait pas occulter le rôle et l’appui des cubains dans l’accès à l’indépendance de l’Angola, notamment avec la formation à la guérilla des troupes du MPLA. L’occasion est saisie par mon professeur pour se lancer dans une diatribe contre la France et son rôle dans l’appauvrissement de l’Afrique. Un vrai cours, quasiment magistral n’eut-ce été les conditions dans lesquelles il me fut donné, de politique internationale de la part du Monsieur de 63 ans qui avait voyagé dans tout le bloc communiste avant la tombée du mur de Berlin, ainsi qu’en Espagne, France et Amérique du Sud. Admiratif, je touchais aussi une autre dimension du monde, forcément soupçonnée mais dont je n’avais jamais été aussi proche.

Arrivé à Trinidad, je dois traverser la ville de 100 000 habitants pour trouver mon hôte. Marcia m’accueille avec une canchanchara, le cocktail local que je pense être une caïpirinha ; il s’avère être réalisé avec du miel au lieu du sucre. Je vais ensuite dîner en ville, dans un restaurant vide, comme à mon habitude, où mort de faim, je déguste le meilleur repas depuis mon arrivée à Cuba, entre une soupe offerte et un plat de riz / poulet épicé tout à fait à mon goût. Je traîne ensuite en ville une heure ou deux avant d’aller me coucher.




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