Blue Mountains
Direction le Blue Mountains Peak, le toit de la Jamaïque, avec une étape à Whitfield Hall, où je dois passer le début de la nuit. Oui, le début seulement.
Je me suis adressé à Sun Venture Tours, une agence locale, très intéressé par leur rando nocturne pour atteindre le sommet jamaïcain au lever du soleil. 4H de montée pour y être à 5H45…
Pour l’heure, il s’agit d’atteindre le gîte, à deux heures de Kingston. Une 40aine de kms en fait, mais l’itinéraire est plutôt chaloupé et toute sorte de véhicules circulent, de la moto au camion.
Le top aurait été de m’y rendre seul, mais on conduit en Jamaïque comme en Angleterre. Du coup, je dois composer avec Robert Kerr, mon accompagnateur, pour faire quelques arrêts photo. Pas évident, mais il joue autant que possible le jeu.
La rando comprend l’a/r, repas, petit déj’, gîte, guide. J’ai négocié le coucher de soleil en plus. On a mis du temps à partir de Kingston : ma carte bleue ne fonctionnait pas et la manager, Kay, très jolie jamaïcaine, la 30aine et la couleur sombre…
M’a amené dans plusieurs guichets auto pour tenter de retirer de l’argent. L’occasion de parler un peu : curieusement, son anglais est fluide, pour moi! Elle se verrait bien en France, mais je crois qu’elle n’a pas conscience des hivers.
Kay est la première jeune jamaïcaine à qui mes références musciales parlent : Ken Boothe, Alton Ellis, Desmond Dekker quand je tente un air de Israelites , Derrick Harriott…
Bref, j’ai dû puiser dans mes réserves d’€uros, et dévoiler ma cachette… Le départ comprend la recherche de refroidissement liquide, et nous voilà avec Robert, donc, sur des pentes, le petit 4×4 se frayant quasiment un passage dans la végétation.
Klaxons aux virages, vitesse responsable pour tout le monde ou presque… Une bonne partie de la route sera sur piste.
Au loin, on peut deviner la mer…
Kingston…
Et le plus étonnant, pour moi : des sapins! Et aux côtés de bananiers dans ce cas précis… En fait, c’est une vieille question que je me pose à cause de…
Cette pochette. Pour moi, c’était des palmiers et basta, sauf que Clancy Eccles est censé ne jamais avoir quitté l’île.
La suite… Les dernières photos de l’appareil neuf que j’ai avec moi, qui tombe en panne. De quoi me saborder l’humeur! Avec ça, mon appareil de secours est resté à Kingston. Je fais en sorte de tourner très vite la page. Le gîte, une bâtisse de 200 ans, est un coffee farm perché à 1200 m.
Un rasta m’y sert une énorme assiette de poulet en sauce – riz et haricots : excellent. Robert, 65 ans, aime le pain français. Il est venu en France pour un congré démocrate de l’Unesco, en 1976 et avait visité Paris. Dégoûté par les politiques, voilà 18 ans qu’il n’a pas voté.
Il se demande comment on peut être aussi passionné de musique jamaicaine, qui plus est des 60s et je lui explique un peu mon parcours. On finit sur les jamaïcains connus aujourd’hui : Coleen Powell, Usain Bolt, Farrakhan, Kamala Harris… Tous des politiques US. Je dois bien lui admettre que l’actualité ne m’intéresse pas. Dodo, le levé est pour 1H!
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