Aire-sur-L’Adour – Arthez-de-Béarn
[Km 5 <-] Le 2 mars 1814, au sud-ouest d'Aire - peut-être vers le lac du Brousseau ? -, les troupes anglaises et portugaises de Wellington, remontant d'Espagne, y remportent une bataille contre le maréchal Soult. Je suis parti à 10H15, après avoir réglé le camping 14€ sans remise eau froide mais avec remerciements pour mon hônneteté… Et avec petit déjeuner en terrasse de café, tranquille.
[Km 20] Miramont-Sensacq, toujours en pays de Tursan, et historiquement, l’une des premières baronnies du Béarn. Je me trouve ici à 1000 kms de Saint-Jacques de Compostelle. Il est censé y avoir une vue panoramique sur les Pyrénées, mais à mon grand regret, la grisaille ne permet aucune admiration. J’y croise deux retraitées parisiennes parties de Thiers, et qui vont le plus loin possible. Avec l’éternelle interrogation sur mon supposé VTTAE.
Et comme souvent, mais devenu plus habituel, c’est un mur-clocher qui excite ma curiosité.
[Km 26 <-] Bâtie sur l'emplacement d'un site antique dont les matériaux furent réemployés, elle fut restaurée après avoir été victime des guerres de religions. L'église est dotée d'un clocher-mur et de fonds baptimaux carolingiens, à savoir par immersion. Isolée en pleine campagne, elle est le vestige d'un ensemble supposé plus vaste. J'y croise une bruxelloise : partie de Moissac, elle se rend à Saint-Jean-de-Pied-de-Port.
Quelle violence ! Dire qu’il y a 100 m. d’arbres par terre serait exagéré, mais on n’en est pas si loin… Le passage dans les champs s’avérant possible, il est obligatoire, ici…
Quand ça passe, c’est vraiment sympa comme promenade… enfin, encore faut-il rester alerte, car lorsque les pièges ne sont pas à terre, ils peuvent être en l’air ! Comme cette ronce qui, je l’ai bien cru, a failli m’arracher une paupière ! J’ai bien saigné, mais plus de peur que de mal…
[Km 30] Cette église a été victime de nombreuses destructions et restaurations : son intérieur en berceau en témoigne.
Bien que le décor sculpté de la fin du XIIe, dans le coeur roman, soit conservé, il a souffert des protestants au XVIe, des travaux de fortification au XIVe puis du remplacement des pierres érodées par un décor de stuc. A l’extérieur, le portail sculpté fin XIIe comporte une décoration faussement primitive mêlant disques d’allure celtique, pommes de pin et personnages.
[Km 30 <-] La vue, depuis la sortie du village, laisse entrevoir la présence d'anciennes fortifications... Mais l'ensemble est en fait, et comme le suggère la collegiale, une abbaye du XIIe s., mais fondée selon une tradition locale, par Charlemagne.
[Km 39 <-] 15H50, je passe le Lac d'Arzacq après avoir terminé une 1e et longue étape pédestre, laissant Arzaq-Arraziguet derrière moi, ainsi que de nombreux pélerins. Maintenant, je ne vais plus doubler grand monde, et le but restele même : aller le plus loin possible ! L'impression reste tout de même d'entrer en terres basques : le village était joli mais très aéré, je n'ai pas voulu m'y attarder. Au revoir le Tursan, bonjour le Béarn.
[Km 55 <-] Uzan, 17H40, l'église Sainte Quitterie : voilà une architecture qui me renvoie à tort à la montagne... Et second tort, lui donner un âge récent alors qu'elle date du XIIe s... Sainte Quitterie aurait été une princesse catholique wisigothe décapitée à Aire-sur-L'Adour après avoir refusé de renier sa foi, en 476. Si Sainte Quitterie soigne les maux de tête, il semblerait que l'histoire ait été mise au point pour jalonner le chemin de Compostelle de reliques.
[Km 57 <-] Géus-d'Arzacq : l'église Notre Dame. Même style, autre époque, puisque de 1709. Mais même étonnement, pour moi. Ici, je double un couple de soixantenaires qui eux, vont jusqu'à Roncevaux.
[Km 67] Je me suis arrêté en pleine montée, quasiment arrivé à mon but, encore caché par le relief. Je suis entré dans une chapelle à l’allure différente de celles aux toits pentus, croisés dernièrement. C’est la chapelle de Caubin, issue de la commanderie de Caubin, fondée en 1154 et appartenant aux Hospitaliers de Sain-Jean de Jérusalem. Elle abrite le monument funéraire présumé de Guilhem Arnaud, baron d’Andoins, mort en 1301.
Mes chaussures pourraient le rejoindre, elles l’ont bien mérité… Mais je serais alors déchaussé et de bien peu fière allure. Elles iront jusqu’au bout, quoi qu’il en coûte !
En contre bas de la chapelle, j’observe un moment un troupeau de vaches auxquelles des échassiers tiennent compagnie et s’envole au moindre bruit… Scène bien peu courante pour moi, mais tout le monde y trouve son compte. Ce sont des hérons garde-boeufs, oiseau originaire d’Afrique, très présent au Kenya ou en Tanzanie.
A Arthez-de-Béarn, je trouve une pizzéria et de quoi m’hydrater avec mes boissons gazeuses fétiches. Lorsqu’on m’indique le camping, en contre-bas, je me rends compte que je suis monté au village pour redescendre aussitôt, avec un beau dénivlé : c’est com’ça. En bas, le compagnon de la gérante est un lisboète arrivé en France il y a quelques années. L’endroit est sympa, j’ai bien roulé : de bon augure pour mon objectif !
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