Santo Domingo de la Calzada – Burgos
[Km 9 <-] En reprenant la piste, en bas de Granon, je double le Chinois déjà doublé deux fois les premiers jours, et avec qui j’ai partagé le dortoir cette nuit.
[Km 12 <-] L'église de la Vierge de la rue, à Redecilla del Camino : style roman XIIe s. avec un retable rococo et des fonts baptismaux remarquables.
[Km 12] Les blasons couronnant les portes attirent toujours mon attention. Très spécialement ce heaume plumé, croisé pas mal de fois.
[Km 14] Castidelgado et son ouverture sur… Rien. Ca va finir par arriver, et j’ai l’impression que ça s’amorce, dans ce paysage sec. Il fait frais, ce matin, le ciel est couvert, mais je ne pense pas que ça annonce du mauvais temps ; c’est même assez agréable, ça permet d’avancer pas trop essouflé, même si le paysage ne revêt pas son plus beau costume, pour le coup.
[Km 14 <-] Eglise de Saint Pierre apôtre et Ermitage de Sainte Marie des Champs : toujours une riche vie religieuse, ici directement liée au chemin.
Gérard le Maltais, croisé mon 1er jour, ainsi que l’un des Chinois de l’auberge de la veille, qui a pris une grosse avance sur son partenaire de voyage.
[Km 24 <-] Vers 10H30, pause café àVilamayor del Rio dans un bar où je salue l'italienne de Pise doublée peu après la frontière , puis le lendemain : apparemment, je n’en ai pas encore parlé ! J’y vois aussi Jordi que je double plus tard accompagné d’une Equatorienne. A 10H50, je suis à Belorado, censé conclure l’étape pédestre du jour.
[Km 31 <-] L'occasion de faire le plein d'eau fraîche, alors que la place est "particulièrement animée". Vrai de vrai : on voit peu de monde, dans ces hameaux, habituellement. Comme en France, du reste.
[Km 36] A Villafranca Montes de Oca, Iglesia de Santiago Apostol et sa coquille Saint Jacques, ramenée des Philippines.
Et son retable sculpté…
[Km 36 <-] C'est une église XVIIIe s., pas si courante, sur cet itinéraire ancien. Villafranca Montes de Oca, l'Auca romaine, prit ce nom car elle fut peuplée de nombreux francs. Elle , abrita un hôpital ainsi qu'un monastère et fut même un évêché sous les Wisigoths. Désormais, il va être question de gravir la belle montée qui s'annonce, dans les Montes de Oca, les monts de l'oie, alors que j'ai refait le plein d'eau fraîche.
l’Italienne qui s’avère Croate, vue ma 2e nuit à Logroño : elle a l’air un peu plus rassurée dans ce contexte.
[Km 49 <-] 13H30 : je m'offre ici un plat de pâtes bienvenu. L'Italien que j'ai manqué d'écraser me rejoint. Il est de Turin, et a commencé son chemin il y a 8 jours à Pampelune. Il soufffre d'un pied et admet que l'escalade lui siet mieux que les activités de fond. Avec une bière sous le soleil qui ne doit pas aider... Quant à lui, le restaurateur s'inquiète du peu de monde en me demandant si j'ai vu beaucoup de marcheurs...
[Km 72 <-] ... Qui se trouve une 10aine de kms plus loin, après la traversée de quelques villages, sur le bitume, puis de plusieurs kms de zone industrielle. La Iglesia de Santa Maria la Real y Antigua de Gamonal, construite au XIVe s. sur l'emplacement d'une église du XIe s. lors du transfert de l'archevêché de Villafranca de Oca à Burgos, marque l'arrivée dans les faubourgs et le centre, sous les bips entêtants des sémaphores.
[Km 77] Cid héros de la Reconquista ou plus objectivement mercenaire, qui est enterré dans la Cathédrale Santa Maria, mais pas ici.
Il se trouve que l’entrée de l’édifice érigé entre les XIIIe et XVIe s., est payante. Elle sort donc de mes critères pour ce voyage.
Ce n’est pas l’envie qui manque de visiter ces lieux à la somptueuse décoration…
Mais le temps que je n’aurai pas passé ici me permettra de voir d’autres choses. Et puis, je n’ai pas l’esprit à tous ces fastes à portée de regard. Entre temps, j’ai loué un lit à l’auberge municipale de la Casa de los Cubos, toit à l’organisation moderne derrière une façade gothique, où je suis entouré de 3 jeunes italiens – décidément. L’un d’eux me prend pour un brésilien, mon maillot jaune de la Jamaïque aidant.
J’ai été obligé de prendre la credencial pour y être accepté. « Prendre » est un grand mot. Devant mon refus de l’acheter – quelques €uros, mais pour le principe -, ce dernier ne reflétant pas le voyage entrepris le 4 août 2021 , l’hôte m’en a donné un abîmé.
Je pourrais dire « pas très aimable », mais j’ai moi-même été bien têtu. Je ne comprends pas pourquoi je devrais valider mon voyage par ce document, alors que je l’ai moi-même documenté. Mais bon, ça fait aussi office de passeport, tout en donnant lieu à des réductions. Têtu, je vous dis.
Les pros doivent croiser de drôles de lurons, avec toutes les règles à respecter – une nuit, pas de valises, pas de résa, etc…
Bref, rien de bien méchant, je n’y aurais pas été accepté pour 10€, j’aurais cherché ailleurs pour à peine plus.
Les parties visitables de la cathédrale inscrite sur la liste de l’Unesco donnent un avant goût de ce que l’on peut y voir, mais j’y passe déjà près de 30 minutes…
Cette visite express s’avèrera suffisante.
Je regrette juste que l’une de ses tours soit en travaux : ça gâche un peu les vues extérieures… Pas toutes.
En déambulant dans les environs, je tombe sur la Casa del Cordón , un palais de style gothique du XVe où les Rois Catholiques reçurent Christophe Colomb au retour de son 2nd voyage aux Indes qu’il ne savait pas occidentales, le 23 avril 1497. Quelques années plus tard, François 1er fut un autre de ses illustres occupants.
Sur les hauteurs du centre ville, je tombe sur une muraille : l’arc de triomphe de San Esteban, face à l’église du même nom, y fut érigé au XIVe s. à la demande d’Alphonse X, par des maîtres d’oeuvre morisques (musulmans d’Espagne convertis au catholicisme) qui lui donnèrent son style mudejar . Et je fantasme toujours, égoïstement, sur des centres anciens sans automobiles.
Le reste de mon temps, c’est déambulation en tongs, dans les vieilles rues…
Depuis la rue de l’hospital de los Ciegos (= l’hôpital des aveugles), vers l’austère et gotjique Iglesia de San Gil Abad … La capitale franquiste durant la guerre civile de 1936-1939, a un véritable charme, avec ses édifices qui accueillent le jour à bras ouverts…
En ce qui me concerne, après cette belle étape cycliste et une visite de Burgos débutéeà 18H, je m’offre une IPA dans le dédale du centre, avant de descendre Plaza Huerto del Rey où j’opte pour… le kebab ! Il sera bangladi, pour le coup.
Et retour à l’auberge à 20H30 : demain, il s’agit encore une fois de ne pas se rater au lever. Et puis ça tombe bien : je suis fatigué !
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