D’Olt en Pays de Conques
Réveil 6H50… Il fait encore assez noir mais l’entrevu en sortant vite fait la tête de la tente ne me laisse pas fermer l’oeil. 20 min plus tard, je sors l’appareil.
Je vais essayer de suivre ce lever de soleil, en espérant le phénomène déjà observé de nombreuses fois à Millau.
7H45. Ca va plus vite qu’entre Larzac et Lévézou, mais le ciel bleu me laisse rapidement admirer la condensation au dessus du Lot.
Les matinaux doivent souvent admirer de tels spectacles… Autant dire que ça n’est pas mon cas. Et les rares fois, c’est si rapide!
7H50.
8H04. Je suis pieds nus dans l’herbe humide. La toilette ne va pas être très compliquée!
8H13. Le brouillard commence à se dissiper et les arbres qui m’entourent à apparaître.
8H36. Voilà un nuage net et sans bavure, pendant que Lot et Saint-Côme cherchent encore le soleil.
L’expérience est vraiment sympa… Voilà plus d’une heure que je prends des photos, je ne me presse pas. Petit déjeuner devant les spectacle de la nature, rangement…
10H10. Je suis prêt à mettre les voiles. Tout le monde est baigné de soleil désormais, et une 10aine de groupes de randonneurs m’a déjà dépassé sans toutefois avoir été témoin du spectacle qui m’a ravi!
[Km 3 <-] Le portage commence, la journée devrait être chaude. Le puech Vermus, au sommet duquel je me trouve, est une formation basaltique né de la rencontre du magma et de la nappe phréatique il y a plus de 7M d’années. Il surplombe la vallée du Lot de près de 150 m. Ici, une ancienne carrière moderne.
Depuis 1865, une Vierge y contemple l’Aubrac, de l’autre côté de la rivière.
Jusque dans les années 1970, il semble que des ouvriers encordés taillaient la paroie de la falaise après les tirs de mine : assez incroyable. C’est qu’il y avait une ville à alimenter…
Le 1er pont d’Espalion, à l’origine de la ville, est attribué à Charlemagne, en 780. Celui-ci, inscrit à l’Unesco depuis 1998, a été construit au cours du XIIe s, et était par le passé fortifié. On aperçoit à droite la statue de Benoit Rouquayrol, inventeur du 1er scaphandre autonome, en 1864.
[Km 7 <-] Un coup d'oeil en arrière, sur la Vierge du puech Vermus. Je petit déjeune chaud, me ravitaille et trouve enfin une pharmacie pour réaliser un test PCR : je suis censé arriver chez mes parents dans 2 ou 3 jours, c’est le moment, plus celui des campings et restaus, peu regardants jusqu’ici.
[Km 13 <-] Eglise Saint Pierre, au bord du Remenous, dans la verdure perdue.
Je crois avoir dépassé mes derniers concurrents pédestres. Et oui, j’ai déjà pas mal roulé depuis Espalion. Quel marqueur dans le paysage, ce château de Calmont! La montée d’une colline que je n’aurais finalement pas eu à faire… Mais ce ne sont pas les montées qui manquent, et les portages!
[Km 15 <-] A cette occasion, je revois un couple dépassé hier au niveau de la ferme de Lestrade : lui est certain que je me suis régalé dans la descente qui a suivi et je ne peux qu'acquiescer! Ici, passage de 330m à 490m en 1 km sous 30°...
[21 km <-] Le plan, dans cette partie de mon parcours, consiste à couper les méandres du Lot, ce qui me conduit inévitablement à monter dans les chemins... C'est sportif!
Le village d’Estaing depuis la rive gauche du Lot, à Sébrazac. Estaing est citée dès le XIe s. C’est d’ici que vient le nom à particule de la famille Giscard, non issue de celle qui fit partie des familles les plus puissantes du Rouergue entre les XIIIe et XVIIIe s.
La famille d’Estaing s’est éteinte en 1794. Celle des Giscard, originaire de Marvejols en Lozère, a obtenu le titre en 1922, par décret du Conseil d’Etat grâce à une aïeule en lignée féminine. Les Giscard d’Estaing ont racheté le château en 2005.
[Km 28 <-] 15H20. La prochaîne étape est Golinhac : je quitte déjà le pays de Viadène pour celui de Conques. Et n'ai d'autre choix que de descendre de ma monture et pousser.
[Km 31 <-] 315 à 657 m d'altitude en moins de 3 kms, 2e ascenseur de la journée, et pas des moindres!
Le Lot que je vais suivre encore un moment, d’assez loin ceci dit. Fontaines, routes, chemins, chemins de traverse, bois, fermes, boue, poussière, technique, simple… Je roule.
[Km 38 <-] Golinhac et 2e étape pédestre du jour. Il est 17H, et je n'ai rien de mieux à faire que de tenter Conques. Comme prévu.
Je vais tourner le dos au Lot, ou du moins couper droit si je devais le joindre plus à l’Ouest.
[Km 42 <-] Il est bien loin l'unique km de portage quotidien du début de mon périple!
C’est un joli petit village avec sa petite épicerie où je fais le plein pour ce soir. La fontaine m’est également très utile.
Je n’en peux plus mais je sens que je ne suis pas loin.
[Km 57 <-] A Saint Marcel, l'église a été entièrement rebâtie au XIXe s., mais une reconstruction avait déjà eu lieu au XVIe s. : elle aurait manqué aux pèlerins!
Wow! Voilà que le paysage s’encaisse! Je suis à moins de 4 kms de Conques et dans mes souvenirs, je vais avoir du mal à y poser ma tente sans déranger et l’être. Je ne double déjà plus de pèlerins, dont j’ai compté pas moins de 58 groupes aujourd’hui.
[Km 59] Alors je prends un chemin de traverse, cherche les derniers rayons du soleil et m’installe. Je fais même connaissance avec la propriétaire des environs, selon laquelle le chemin est à tout le monde. Je mange et m’abreuve, il fait noir. Ou presque!
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