En Pays de Conques, vers Rodez
9H35. Je suis quasiment prêt à partir. J’ai du me lever durant la nuit et ai vu la lumière planer dans la vallée.
Il est admis que dès le Ve s. existait un culte de Sainte Foy, martyre chrétienne agennaise en 303, à Conques, dans un hermitage fondé vers 371. Clovis (466-511) y aurait fait réparer le monastère alors existant. Vers 730, les Sarrasins détruisirent les lieux que Pépin-Le-Bref (714-768) fit réorganiser après son passage.
Charlemagne (? – 814) y passa également et y fit de nombreux dons, dont, d’après la légende, un reliquaire en forme de « A ». Depuis ca 866 et une translation furtive , Conques abrite des restes de la martyre d’Agen cuite sur un lit d’airain (alliage de cuivre) et décapitée à l’âge de 13 ans pour sa foi chrétienne. Sympa.
Dès lors et de nombreux miracles, le site devient un haut lieu de pèlerinage du Moyen-Âge. L’abbatiale que l’on connaît aujourd’hui, chef d’oeuvre de l’art roman, fut construite à partir de 1041 à l’emplacement de l’hermitage existant depuis le VIIIe s. et le passage des Sarrasins.
Le tympan de l’abbatiale de Conques est considéré comme une oeuvre fondamentale de la sculpture romane. Il représente l’histoire du Salut et le Jugement dernier selon l’Evangile de Saint Matthieu. Pas le temps pour une nouvelle visite de l’intérieur et un coup d’oeil nouveau aux vitraux de Pierre Soulages (1986-1993).
Citée dans le Codex Calixtinus comme étape de l’un des 4 chemins français vers Compostelle, Conques en est considérée comme une étape majeure depuis le XXe s.
[4 km <-] Pour montée en portage... Conques, qui atteint son apogée au XIIIe s., fut abandonnée après la Révolution et redécouverte en 1837 par Prosper Mérimée, et restaurée puis développée. Au XIVe s., Conques aurait compté 3000 habitants, se plaçant comme 3e ville du Rouergue.
La France est belle, c’est le sujet d’une petite petite causerie avec des retraités en vadrouille qui squattent ce point de vue isolé.
[Km 8 <-] C'est la vallée du Dourdou qui plonge comme ça, depuis plus de 600m d'altitude vers à peine plus de 200. Je suis censé retrouver mon petit frère ce-soir. Il m'a même proposé de venir me chercher. Une idée qui m'a paru saugrenue mais qui a planté sa graine.
[Km 15 <-] C'était plutôt bien vu : la descente était excellente! Rien à voir avec celle de Lestrade - Saint-Côme l'avant veille, plus rapide avec un peu plus de prises de risques, quoique le poids de mes sacs forçant l'aderrance...
Je suis à Saint-Cyprien-sur-Dourdou. 1e mission dans le village endormi en cette heure de sieste, trouver de l’eau qu’il n’y a même pas au cimetière.
Mission accomplie chez une famille de vacanciers parisiens.
Le village de grès rouge possède quelques belles maisons anciennes qui valent largement la peine de se ballader le nez en l’air.
Voilà un beau hameau qui abrite un château du XIIIe s. modiofié au cours des temps. Les rues sont encaissées, la prise de vue difficile…
Mais la bâtisse et son donjon sont si remarquables que j’insiste. C’est le dernier monument photographié ce jour, pas le dernier croisé.
[Km 27] L’averse suivie de chaudes températures fait des côteaux de Marcillac une véritable étuve : à deux doigts de l’abandon sur un itinéraire peu lisible, je reprends quelques forces à Marcillac en attendant le petit frère averti. Egratigné dans mon mental, je finis par rallier Rodez par la départementale, route désagréable mais moins énergivore que les chemins. Pari plus ou moins tenu…
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