Alep, le souk

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Une présentation de la ville va de soit… Si vous voulez la zapper, les photos sont plus bas.

A l’instar de Damas, Alep est l’une des villes le plus anciennement habitées au monde. Elle tirerait son nom, Halab en arabe, du fait qu’Abraham s’y serait arrêté pour traire sa vache. Une autre version rapproche halab (traire) de halboun, soit blanc laiteux, comme le voile opaque qui recouvre le plus souvent la ville aux dépends du soleil.

Au IIIe millénaire av. J.-C. , Alep est déjà citée dans des écrits découverts à Ur, puissante ville mésopotamienne qui s’en était emparée. Les archives de Mari, sur l’Euphrate, et d’Alalakh, aujourd’hui en Turquie, mentionnent Alep et le royaume amorrite dont elle était la capitale, Yamkhad, au IIe millénaire av. J.-C. Au XVIIe siècle av. J.-C., Alep est conquise par les Hittites. Ils en font une étape importante pour les caravanes qui circulent entre la Syrie et la Mésopotamie. Jusqu’au XIIe siècle av. J.-C., Alep vit au rythme des combats entre Hittites et Egyptiens pour la suprématie dans la région. Vers 1 000 av. J.-C., la ville devient -déjà- un important centre de fabrication et de commerce de savon pour le monde connu : elle en garde encore la spécialité. En 738 av. J.-C., Alep et rattachée à l’Assyrie sous le nom de Halman ; Alexandre Le Grand s’en empare en 333 av. J.-C., puis c’est au tour des Séleucides de la conquérir et de la baptiser Beroia. Les romains la prirent quant à eux en 65 av. J.-C.  Succède alors au chaos une longue période de prospérité pour Alep : elle se trouve au carrefour d’importantes routes romaines et profite de cette position en plus d’être l’une des bases de défense des frontières de l’empire. Quant à sa région alentours, fertile, elle se peuple densément et participe activement au rayonnement d’Alep.

Ce n’est qu’en 637 de notre ère qu’Alep change à nouveau de mains : les byzantins, qui avaient conservé la partie orientale de l’empire romain, la cèdent aux arabes. Les VII et VIIIe siècles sont une période prospère pour Alep qui se dote de nombreux monuments. En revanche, sa campagne au Sud s’est vidée de sa substance, complètement dépeuplée, ce qui donne aujourd’hui pas moins de 820 Villes mortes en état de conservation plus ou moins bon.

A partir du IXe siècle s’ensuivent plusieurs siècles de désorganisation totale, au grès des guerres entre dynasties arabes rivales et même byzantins, puisqu’ils s’emparent de la ville en 962 et massacrent ou déportent sa population. Par la suite, au XIe siècle, Bédouins et Turcs seldjoukides passent tout à tour à sa tête, et bien d’autres. Impossible ici de nommer tous ceux qui ont eu des vues ou ont eu entre leurs mains cette riche cité, objet de convoitises s’il en est. En 1098 et 1124, les croisés échouent d’ailleurs à s’en emparer. Sous Saladin et les Ayyoubides, Alep devient un important centre intellectuel, religieux et commercial où les Vénitiens viennent traiter directement avec les arabes, aux dépends des croisés. Mais les Mongols la prennent en 1260 puis les Mamelouks en 1317.

Durant le XVe siècle, l’itinéraire de la route de la soie se déplace jusqu’à Alep qui se dote alors de nombreuses constructions marchandes, comme les caravansérails. En 1516, la ville est annexée à l’empire ottoman qui la conserve jusqu’en 1918, date à laquelle elle passe sous protectorat français. Elle a gardé tout ce temps sa position sur la route de la soie, a développé son commerce en tant que trait d’union entre Occident et Orient, et a conservé son industrie traditionnelle du savon. Le XXe siècle est quant à lui une période de déclin pour la ville qui voit Damas nommée capitale de la Syrie. Elle conserve néanmoins son second rang au niveau national, et compte aujourd’hui 5 millions  d’habitants.

La vieille ville d’Alep est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1986. Pourtant, en 1950, le gouvernement syrien avait pour idée de le raser au profit d’un projet urbanistique moderne. Il dut faire face à de nombreux opposants et abandonna ses velléités. C’est dans cette vieille ville que les photos suivantes vous amènent, et plus spécialement dans le souk. Elles se passeront de commentaires.




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