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Samedi 25, nous quittons Hama en fin de matinée pour rejoindre des amis venus de Damas à Homs. Nous avons donc décidé de nous rendre au Krak des Chevaliers : c’était l’alternative à l’Euphrate, que nous avons jugé trop éloigné et hors de propos vu le temps qu’il nous restait. Ca sera pour une autre fois!
L’arrivée sur place est l’occasion d’une petite déception : si cette forteresse est parmi les plus connues des croisades, si ce n’est la plus célèbre, il manque un point de vue général sur l’ensemble : en dehors d’une prise de vue aérienne, c’est du domaine de l’impossible…
Situé sur un cratère volcanique, à 750 mètres d’altitude, juché au-dessus de tout, il fut décrit par Lawrence d’Arabie comme « le plus admirable de tous les châteaux du monde ». De fait, outre son emplacement, dominant toute la trouée de Homs et contrôlant donc le passage vers cette ville depuis la côte ou en sens inverse, entre les deux massifs montagneux que sont le djebel Ansariyé et les monts Liban, plus au Sud, cette forteresse médiévale est aussi remarquable du point de vue architectural. Très bien conservée, elle offre un condensé de l’art militaire médiéval occidental, et ce en terres orientales : c’est ce qui en fait son principal attrait.
Le site n’avait pas échappé aux égyptiens au XIIIe siècle av. J.-C., qui s’en étaient servis dans leur opposition aux hittites. Au XIe siècle, l’émir de Homs y avait installé une garnison de kurdes sensée surveiller ce passage. C’est d’ailleurs de là que viendrait le nom des lieux : Hosn al-Akrad, la forteresse des Kurdes.
Les francs s’emparèrent de la garnison une première fois en 1099, sur la route de Jérusalem, leur objectif premier. Laissée à l’abandon, elle est reprise en 1110 ; les croisés y commencent alors à construire la forteresse telle que nous la connaissons aujourd’hui : elle prend sa forme définitive après 1142, alors que les Hospitaliers en ont pris le contrôle et fait une place imprenable : Noureddin et Saladin s’y heurtèrent tour à tour en 1163 et 1188. Les Croisés y restèrent jusqu’en 1271 : là, 2000 soldats vivaient en temps de paix, les effectifs étant portés jusqu’à 4000 en temps de troubles, l’ensemble nourri par la campagne avoisinante, à majorité chrétienne. Les Mamelouks s’emparèrent de la place à la faveur du déclin des francs dans la région, et aussi grâce à quelques subterfuges : en creusant des galeries souterraines sous l’enceinte, ils en provoquèrent l’écroulement d’une partie et facilitèrent ainsi leur entrée dans les lieux. Ils furent par la suite à l’origine de quelques aménagements, en particulier la conversion de la chapelle en mosquée ainsi que la construction des termes.
En 1934, les archéologues français délogèrent les paysans qui avaient élu domicile dans les lieux et entreprirent leur restauration. Depuis 2006, le Krak des Chevaliers est inscrit au patrimoine mondial de l’humanité.
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