Efes

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Une fois n’est pas coutume, ce sont cette fois-ci moins de 200 kms qui auront été parcourus de Pamukkale à Selçuk, soit trois heures de route et de repos bien mérité. Située à une 15aine de kilomètres de la Mer Egée, cette ville où l’on peut apercevoir les vestiges d’une ancienne cathédrale et à priori un grand nombre de cigognes -ratées en ce qui me concerne!- est le point de passage obligé pour tout visiteur du site actuel d’Ephèse -l’originel se trouvant à Selçuk même-, entre autres capitale romaine de la province d’Asie, située à 3kms de là. Et non, Efès n’est pas que le nom de la bière locale!

Je vais tenter un résumé « très court » de l’histoire d’Ephèse, exercice pas des plus pratiques pour une cité où l’on fait remonter l’occupation humaine au Néolithique… Et comme en plus, je suis loin d’avoir eu le temps et même la volonté d’ « imprimer » mes pas sur tous les sites un tant soit peu remarquables de la localité, c’est sur la période antique que je vais concentrer cette petite description, la seule par ailleurs dont font état les photos qui suivent. Ce sera aussi une manière pour moi de réviser quelques dates clés des histoires grecque et romaine. Pas d’Artémision donc, ce temple dédié à Artémis construit et reconstruit et à l’existence avérée au moins dès le VIe siècle av. J.-C. : je n’ai point vu ce qui reste de ce qui fut considéré comme l’une des sept merveilles du monde antique. Mais cette simple allusion permet de mieux comprendre pourquoi les environs ont intéressé les archéologues en herbe dès le XVe siècle, le médecin et archéologue lyonnais Jacob Spon en faisant l’une des étapes de son Voyage en Grèce et en Orient au XVIIe siècle. C’est dire si les études et les réflexions sur la vie et l’organisation de cette cité ne manquent pas!

Des sources hittites ainsi que le résultat de fouilles archéologiques permettent d’avérer l’existence d’une cité mycénienne au XVIe siècle av. J.-C.. Les Grecs, en Antiquité, attribuaient la fondation d’Ephèse à Androclos, l’un des fils du roi Codros, dix-septième et dernier roi légendaire d’Athènes, dont les héritiers entreprirent la colonisation de la région Ionienne au Xe siècle av. J.-C.. A partir de cette époque, la cité fut dédiée au culte des déesses Cybèle et Artémis, la première étant la déesse mère, celle de la nature sauvage pour les autochtones, tandis que la seconde était pour les nouveaux occupants la déesse de la chasse.

Au VIIe siècle av. J.-C., alors que les Cimériens ont fait passer la cité alors portuaire sous leur domination, différentes pratiques douanières et de gestion de l’argent sont attestées, pratiques qui donnent à l’Artémison d’Ephèse le rôle symbolique de première banque au monde. Au VIe siècle, son développement en fait une cité au rayonnement culturel de premier plan dans le bassin méditerranéen. Mais ce dernier est rapidement limité avec la conquête successive de la cité par le roi Crésus de Lydie en 561 av. J.-C., puis l’arrivée des perses en 547.

Au Ve siècle, lors de la première guerres médique, Ephèse ne semble pas jouer de rôle particulier dans le soulèvement des cités ioniennes, dont elle fait partie, face à la puissance perse. C’est peut-être ce qui lui vaut une relative tranquillité lorsque ces derniers l’emportent, laissant la cité vivre sa vie et même s’allier avec Athènes dans la Ligue de Délos.

La période qui suit et semble s’étendre jusqu’au milieu du IVe siècle av. J.-C., voit disparaître Ephèse de l’histoire politique de la région, concentrée qu’elle est dans la guerre du Péloponnèse et ses suites. Ce conflit voit Athènes et Sparte se disputer l’hégémonie sur les rivages de la mer Egée. Différentes périodes se suivent, sous allégeance ou domination athénienne, sparte, perse et même thébaine, puis macédonienne avec notamment Alexandre le Grand.

La mort de ce dernier marque le début d’une autre période trouble dans la région, où les pouvoirs se morcellent, les cités passant sous le contrôle des uns puis des autres : Ephèse passe donc successivement du giron macédonien à celui des Séleucides, intégrant ainsi un royaume qui s’étendait de la Méditerranée à l’Indus, avant d’être l’objet de conflits d’intérêt entre les Séleucides, le roi de Bergame et les Lagides égyptiens du milieu du IIIe av. J.-C. jusqu’au début du IIe siècle où les dirigeants de Bergame, alliés aux romains, finissent par affermir leur emprise sur la cité qui passe définitivement sous contrôle romain en 133 av. J.-C.. En 129 avant notre ère, elle devient la capitale de la province d’Asie qui vient d’être organisée.

Si le rôle d’Ephèse évolue par la suite en fonction des réorganisations administratives de l’empire romain, il est une vocation qu’elle ne perdra pas vu sa position géographique qui en fait un port de première importance dans le bassin oriental de la méditerranée. En matière de population, Ephèse aurait compté 100 000 habitants vers 300 av. J.-C., lorsque ses limites toujours visibles furent construites, avec un théâtre pouvant accueillir 24 000 spectateurs ; 400 ans plus tard, au Ier siècle de notre ère, la cité comptait 200 000 habitants et vivait alors son apogée. Elle fut au Ve siècle le théâtre de plusieurs conciles chrétiens qui ne sont qu’un aboutissement dans la place qu’elle a tenu dans l’expansion du christianisme en Occident. C’est à partir du VIIe siècle que, face aux invasions arabes, la cité antique décline inexorablement.

Fin de notre exposé… Place aux images!


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