Vous reprendrez bien un peu de Porto?
Comme pour mon séjour de 2012, c’est avec Porto que le voyage se termine, histoire de bien localiser la sortie de l’aéroport pour demain.
Et cette fois-ci, si nous visitons les mêmes coins, entre découverte et, pour moi, redécouverte , c’est sous le soleil que la journée se déroule.
Nous sommes sur le Pont Dom Luis I. Ici, de l’autre côté du Douro, le Monastère de la Serra do Pilar et les caves de vin de Porto.
Ah la la, c’est quand même autre chose, des photos sous le soleil : ça donne des couleurs éclatantes! Bon, on n’est pas dans une pub pour lessive, mais c’est quand même excitant de repasser et de refaire des photos dans ces conditions… Vue depuis le beau milieu du Pont Dom Luis I, avec le Douro en route vers l’Atlantique et, tout en haut de la colline, le palais de l’évêché et la Sé.
Depuis le rive de Vila Nova de Gaia, le Douro et les bâteaux qui le sillonnent sans relâche, transportant les touristes plutôt que le nectar bien connu, désormais. Tout en haut, de gauche à droite, la Torre dos Clèrigos -Tour des Clercs-, l’évêché, puis le Pont Dom Luis I, conçu par un disciple d’Eiffel et inauguré en 1886. On aperçoit aussi un pan des murailles de la Cité Invaincue.
C’est Dona Maria II, reine de Portugal et des Algarves, née à Rio de Janeiro, qui donna ce titre d’invincible à la cité.
En effet, Porto et ceux qui l’ont dirigée ont toujours su se mettre du côté de ceux qui protégeaient le pouvoir en place et, surtout, l’indépendance du Portugal. En 1580, lors de la crise de succession portugaise qui finit par la montée sur le trône de Philippe II d’Espagne, Porto avait déjà été l’abri des derniers partisans de l’indépendance à l’encontre du voisin castillan.
Mais c’est plus précisément la guerre civile de 1832-1834 qui lui vallut le titre de « Invicta » : tout en abritant le futur Dom Pedro IV de Portugal, de retour du Brésil où il avait abdiqué de son trône, elle résista aux assauts des troupes absolutistes de Dom Miguel, le frère ou demi-frère du premier nommé, partisan de l’intégration du Portugal à l’Espagne.
D’où les armes de la ville : « Antiga, Mui Nobre, Sempre Leal e Invicta Cidade do Porto »,…
Ancienne, très noble, toujours loyale et invaincue cité de Porto, « invaincue » lui ayant donc été attribué par la fille de Dom Pedro IV dont le coeur est d’ailleurs conservé dans une église locale. Pour l’anecdote, l’équipe de football la plus titrée de la ville, le FC Porto, joue en bleu et blanc, les couleurs de la monarchie portugaise. Au loin ici, on aperçoit le Pont de l’Infant et celui, en métal et construiit par Eiffel, de Maria II.
Porto fit les frais de quelques autres batailles : par ex. lorsque le natif de la ville, l’Infant Dom Henrique, partit à la conquête de Ceuta,…
En 1415, il réquisitionna toute la viande disponible dans la ville. Les abats et autres tripes se consevant mal en voyage, les habitants de Porto durent s’en contenter et héritèrent du surnom de « tripeiros », « tripiers ». C’est d’ailleurs d’un sandwische aux tripes que sera fait mon déjeuner du jour. Tripes à la mode de Porto, s’il vous plaît!
Porto tire sa richesse du Douro, qui durant toute son histoire, faisait de la ville un débouché pour les productions locales, telles le vin de Porto, produit une centaine de kms à l’intérieur des terres. Ici, vue, au dessus des terrasses des Cais da Ribeira, sur Vila Nova de Gaia, de l’autre côté du Douro et les caves de Porto.
Nous montons plus haut, au jardin de l’Infant Dom Henrique. Nous n’aurons pa sle temps de visiter le Palais de la Bourse, envahi qu’il est, mais l’église São Francisco est absolument à voir et revoir!
Bon, ça n’est pas notre église du jour qui a été taguée… Même s’il faut avouer que ça ne rend pas si mal.
A première vue, la bâtiment édifié en 1425 n’a rien d’exceptionnel. Mais pour l’avoir visité en 2012, je sais ce qu’il en est .
Le style gothique originel a été remplacé par le baroque durant les XVII et XVIIIe s. Ce premier rétable met en scène le premier martyre des franciscains.
Pour mieux rendre l’échelle des lieux… Depuis 2012 et contrairement à Braga, le Clergé local n’a pas fait de concessions : les photos y sont toujours interdites et les gardiens très vigilents. Mais plutôt que de repartir frustré, et mieux armé que les autres touristes qui dégaine leur portable, je tente le coup, cette fois-ci, depuis le milieu de l’église, où je suis assis. S’agirait de ne pas se faire remarquer!
Tandis qu’en face, ou presque, se dresse un gigantesque Arbre de Jessé…
Et, même si je suis loin d’emporter avec moi les 500 kgs d’or qui badigeonnent les lieux, je suis plutôt content du résultat…
Nous remontons ensuite vers la Tour des Clercs vu que le temps nous est compté et que nous nous limiterons au vrai circuit touristique. Rue des fleurs, la Sé surplombant la ville.
Arrivés devant la gare São Bento, la vue sur la Sé se dégage.
Et nous nous retrouvons en face de l’église Santo Ildefonso après être passés devant une place de la Liberté bondée d’autos.
En face de l’église Santo Ildefonso, l’église -pour pas changer- et tour des Clercs. Encore une fois, on est en plein baroque, bien que d’un style différent de celui de São Francisco : plus léger.
Ce sont les orgues qui, comme toujours, attirent le plus mon attention.
Depuis la tour qui culmine toujours à 75,60 m, le panorama vaut bien les 2 à 300 marches qui sont à gravir pour en profiter. Ici, on devine la place de la Liberté et l’Hôtel de Ville.
A l’opposé, nous sommes cette fois-ci bien au dessus de la Sé. Petit détail qui a disparu depuis mon dernier passage : le Saint Georges et son ami le dragon ont été déplacés de devant l’office du tourisme. Où? Telle est la question!
Vue vers l’océan… Pas si loin, en fait!
Et puis pour faire un tour quasiment complet, la place des Clercs, avec la librairie Lello e Irmãos en pleine restauration derrière sa bâche multicolore…
Considérée comme l’une des plus belles librairies du monde, elle fut fondée en 1904 et tient dès lors le rôle qui lui fut alors dévolu.
De style Art nouveau, avec des penchants très néo gothiques, tout de bois vêtue, c’est une véritable merveille que les touristes envahissent jours après jours. La librairie a trouvé comment s’en sortir, dès lors, avec une entreée à 3€ qui sont déduits de l’achat d’un livre, le cas échéant. Mais l’essentiel des passants se contentent, il faut bien le dire, de selfies…
Outre le décor, c’est une verrière, alors remplacée par une bâche à son image, qui fait le charme des lieux, ainsi qu’un escalier pour le moins étonnant. En cherchant sur le net, il doit être largement visible : les fans de selfies m’ont enlevé tout courage de m’y attaquer!
Nous entâmons ensuite une déambulation complètement arbitraire dans les rues de la ville haute…
Nous rentrons en France demain, et s’il n’y a pas vraiment de fatigue physique ou de lassitude due à ce petit périple, j’ai toujours la sensation d’un petit déclic psychologique qui, sur les derniers jours, les derniers instants, me dit « stop » ou plus simplement peut-être, « prends le temps »!
Alors, le temps, on le prend…
Un peu en tournant en rond puisque nous repassons devant l’Hôtel deVille.
La Brasileira locale -il faut croire qu’il y a en a dans beaucoup de villes, toujours des cafés du début du XXe s.- est fermée depuis un bail, semble-t-il.
Retour sur les bors du Douro…
Et sur le parvis de la Sé…
Il va être temps de mettre les voiles, avec un dernier repas, pour la route : francesinha -petite française- au menu, rien de moins qu’une recette d’une cinquantaine d’année, adaptation locale du croque monsieur par un émigrant rentré de Paris. Evidemment, les tripes ont fait leur entrée dans la recette et en plus d’être bon, ça cale!
Dernier tour, à la recherche d’une boîte aux lettres : la prochaine fois sera l’occasion d’un café au Majestic!
Et hop, c’est fait, que la Chapelle des Âmes m’en soit témoin! On plie bagage, à la prochaîne!
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