Burgos – Fromista
[Km 1] Arc (1583) de Fernán González (ca 910-970), dans la rue éponyme. Il fit de Burgos la capitale de la Castille, en 930. Pas d’autos, à l’époque.
[Km 10] Je compte aller jusqu’à Fromista, aujourd’hui, soit environ 60 kms et 3 étapes pédestres à travers la Meseta où je suis définitivement entré. En longeant le lieu dit El Castro, au toponyme déjà croisé ailleurs, , je double Lise, un temps accompagnée entre Estella et Logroño . Elle a pris des couleurs, elle est très jolie. Je ne m’attarde pas et trace avant d’être invité à y aller.
[Km 16] Entre temps, je traverse deux villages et me laisse fasciner par les nuances de jaune sous le ciel cristalin.
[Km 18 <-] Il est 9H50, j'ai quasiment bouclé une 1e étape pédestre sans accrocs. Burgos est déjà bien loin, derrière...
Et puis c’est motivant de voir les prochaînes étapes se dévoiler : ici, Hornillos del Camino, destination des rendonneurs pédestres.
[Km 21] Je profite du village pour faire le plein d’eau fraîche à la fontaine. Quelques randonneurs s’y reposent, et deux ou trois retraités locaux complètent le peuplement des lieux coupé par une rue principale, aussi droite que d’habitude.
[Km 28 <-] Pour mieux remonter.
[Km 29] Ici, entre mes arrêts photos et mes reprises, c’est la course poursuite avec un Lyonnais. Il n’a pas plus que ça à dire, chacun son truc.
[Km 29] Je ne connais pas d’autres endroits avec ce paysage de céréales à perte de vue… Il m’a marqué, enfant, avec son aspect désertique, pourtant si riche. L’Espagne n’est pourtant qu’au 19e rang mondial de production de blé, production qui se trouve au milieu d’une agriculture très diversifiée…
[Km 29] Car encore faut-il savoir si je n’ai que du blé sous les yeux, n’est-ce pas : 2e rang mondial pour l’orge et 3e pour l’avoine (2018)…
[Km 40] Les environs semblent avoir été bénis des dieux : entre le Chemin qui assure un flux de voyageurs et d’activités, et les terres environnantes qui semblent se prêter à l’agriculture… Du moins, la présence d’un autre monastère, Monastero de Santa Clara, XIVe, semble abonder dans ce sens.
[Km 40] A droite de mon chemin le paysage ne dément pas, jusqu’au pied de La Horca …
toponyme est évocateur : les humains l’occupent depuis plus de 2000 ans. Au IXe s., les Wisigoths qui y consrtuisent le 1er fort. Le Castrum Sigerici d’une chronique médiévale donne le Castro Xeriz et Castrojeriz actuel.
[Km 45 <-] En chiffres, c'est 147 m. de d+ sur 1,5 kms. Mon seul ennemi, ici, c'est la chaleur, car monter est l'un des vrais plaisirs du VTT.
[Km 45 <-] Un coup d'oeil en arrière est obligatoire...
[Km 46 <-] Au sommet, je vois le fameux VTTiste sous un abri. Il parle Français : Uruguayen, il a fait ses études en France et vit en Californie. Il est venu pour faire son Chemin. Il a quitté SJPDP le 12 juillet et veut rallier Compostelle en fin de semaine. Le retard l'a poussé à louer un VTT à Burgos : il compte faire 80 kms aujourd'hui, sans entraînement. Bon. Il me demande le principe des vitesses, et je le conseille avant qu'il ne trace.
[Km 48]
[Km 49] Ce qui aurait été bienvenu au bout de la montée est ici, car l’eau chauffe vite dans les gourdes : une fontaine. J’ai rattrappé l’Uruguaye et un Espagnol en gravel se joint à nous : il arrive de Belorado, à 90 kms… Ok, ça trace grave ! Mais des trois, je suis le seul à avoir monté Mosterales en pédalant. Je suis le plus chargé, mais voilà qui me rassure, l’air de rien… Et puis chacun son rythme, le principal étant de se faire plaisir.
[Km 52 <-] Ce que je pense être une église est en fait devenu une auberge. Un couple de retraités de Bologne est tombé amoureux des environs, l'a acheté et a refait le toit début 2020s, pour le proposer aux pélerins durant la saison estivale. Les Italiens et l’hôtellerie , ça a l’air de toute une histoire… Mes collègues cyclistes m’ont rejoint et je trace juste après le gravel.
[Km 53 <-] En traversant le Rio Vallarno, je suis passé dans la Provincia de Palencia : la verdure a été presqu’aussi rare que l’ombre aujourd’hui, et pour cette cigogne, ça semble signifier « repas ».
[Km 62 <-] Et l'occasion d'une halte Coca devant le pilori. L'Espagnol au gravel s' y est arrêté pour la nuit. Le patron des lieux, remarquant les couleurs de mon VTT, pointe mon maillot et identifie le tout comme celles de la Jamaïque. Ca fait plaisir. C'est un ancien musicien de reggae . Le bar étant par ailleurs décoré de bandelettes de ma connaissance , nous échangeons quelques mots et souvenirs.
[Km 65] Long de 207 kms et relliant les provinces de Burgos et Valladolid, le canal est aussi au centre d’un système d’irrigation.
[Km 69] En face de l’auberge se trouve l’église Saint Pierre, édifiée au XVe s., et de style gothique. Elle abrite aussi le musée paroissial…
En réalité c’est une architecture extérieure intrigante qui m’a amené à la visiter…
L’intérieur est assez classique, ceci dit, avec un beau retable et surtout, un choeur pas ailgné dans l’axe : surprenant !
Mais le bijou local est l’Eglise Saint Martin de Tours, vestige d’une ancienne abbaye bénédictine et l’une des églises romanes les mieux conservées en Europe. La suite, pour moi, c’est une pinte d’Amstel plate au possible et un retour à l’auberge pour la sieste de 20H (!). Bon, faut pas être gêné par les couples qui se réconfortent !
Ressorti pour me restaurer, je me rue bizarrement sur 2 Schweppes dont l’amertume vaut bien l’austérité toute romane de cette nef. Une empanada , une glace et une discussion lorgnant sur un malentendu, sur le houleux avec un retraité local, feront mon repas du soir. Je me fais même offrir une cubata , l’aguardente locale : comme quoi, on finit par se comprendre.
Fin de journée à l’image de ce chapiteau, avec plus d’acteurs, mais avec un peu les mêmes ressorts et sentiments… Nous descendons bien d’Adam et Eve. Retour a l’auberge où à 21h30, tout le monde est dans le noir, sur son portable. Demain, étape plus courte et plate, et avant dernière journée qui devrait m’amener àà Sahagun.
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