Conimbriga, Santa Clara a Velha et Buçaco
Je suis passé un certain nombre de fois dans les parrages, remettant toujours la visite du site de Conimbriga.
Ce sera chose faite, désormais, alors qu’à l’époque, ç’aurait pu tout simplement être parmi les premières ruines romaines que j’aurais visité. Ca ne sera donc plus le cas…
Qu’importe : j’ai pu voir mieux conservé, plus à même de me couper le souffle, mais le site a ses particularités, avec ses nombreuses mosaïques, et puis il permet aussi de changer de type de visite.
Nous aurions aussi pu nous servir d’un verre de vin, resté au frais sur le site archéologique, mais passons…
Les Romains conquirent la place, alors à priori aux Cunètes, vers 138 av. JC.
Les lieux attestent d’une occupation humaine dès le IXe s. av. JC.
Mais le tissu urbain préexistant a été complètement détruit / remodelé par les Romains, avec la construction par Auguste d’un premier forum et de thermes.
D’autres changements eurent lieu par la suite, et ce qui est finalement le mieux conservé sur place, se sont les murailles, dont on aperçoit des pans ici-même.
Conimbriga se situait sur la voie menant d’Olisipo (Lisbonne) à Bracara Augusta. La cité abritait une aristocratie profondément romanisée, comme plusieurs villas l’attestent…
Et précisément celle-ci…
Villa dite des fontaines. Avec les invasions barbares et l’arrivée des Suèves vers 465, la population s’enfuit vers Aeminium, site moins compliqué à défendre qui reprend le nom de Conimbriga, aujourd’hui Coimbra.
Conimbriga disparaît alors des cartes, avant d’être redécouverte au début du XXe s. et de faire l’objet de fouilles systématiques alimentant à la fois la connaissance de l’antiquité locale et les collection du musée.
Retour à Coimbra, 16 kms au Nord, avec un peu de temps passé rive gauche du Mondego, l’autre rive que celle que nous avons déjà parcourue .
Nous sommes à Santa Clara a Velha… « Velha », vieille par opposition à « nova », nouvelle : édifiée fin XIIIe s., ce couvent de clarisses…
… Prit son essort avec la décision de la reine Isabelle de s’y installer, en 1319. D’un style reprenant au roman et au gothique,…
… Le site fait de nombreux échos au passé maure de la région, notamment à travers les rares faïences qu’on peut y voir…
Il ne s’agit toutefois que d’une impression personnelle, mais ces formes géométriques me semblent inéquivoques.
C’est précisément dans ce couvent que fut enterrée Inès de Castro avant d’être exhumée et couronnée puis inhumée à Alcobaça .
Les lieux, situés aujourd’hui en dessous du niveau du Mondego, firent les frais de nombreuses inondations.
Et le couvent des clarisses finit par être déménagé à Santa Clara a Nova, un peu plus haut sur la rive.
Resta ce site qui finit en ruines avant d’être redécouvert et étudié récemment…
Les fouilles locales ont alimenté comme à Conimbriga les collections d’un petit musée.
Petit musée aux formes fort contemporaines!
Mais il s’agit d’une journée toute spéciale pour moi : on n’a pas tous les jours 40 ans et un petit passage en ville s’impose donc…
Et pas uniquement pour avoir une meilleure vue de l’église romane de São Tiago, sur la Praça do Comercio !
C’est une autre histoire, et nous filons sur ce vers Aveiro, non sans une vue générale de Coimbra.
Avec, sur le trajet, une étape que l’on pourrait qualifier de féérique. On est lon de s’imaginer que les lieux furent le théâtre de la bataille qui sonna le glas des prétentions françaises au Portugal.
En 1810, c’est en effet à partir de cette colline que le général Massena fut poussé à retirer ses troupes vers l’Espagne, en 1811, par les troupes anglo-portugaises du général Wellington.
Une troisième et dernière tentative d’invasion du Portugal qui laisse place à une forêt plantée de 1628 à 1834…
L’oeuvre inlassable des carmélites durant cette période permet d’y croiser 400 espèces végétales indigènes et 300 autres exotiques acclimatées sur place…
Les carmélites, qui jusqu’à l’extinction des ordres religieux au Portugal, occupaient le couvent de Santa Cruz de Buçaco, à un peu plus de 500 mètres d’altitude.
Les lieux sont très dépouillés…
Et le visiteur n’a aucun mal à imaginer la pauvreté dans laquelle, selon leurs voeux, les moines vivaient.
Les petites cellules au confort minimaliste se succèdent et contrastent avec le faste de l’édifice voisin.
Tout ça semble bien loin du confort dont bénéficiaient les bénédictins à Tibães , par exemple!
Quelques oeuvres rendent toutefois ce cadre de vie plus « agréable »…
Et l’église elle-même témoigne de quelque hésitation dans des murs aux dimensions qui restent bien modestes, il est vrai.
En dessous d’un plan de la Jérusalem médiévale, un bel autel tout en faïences semble tenter une description du paradis. On pourrait presque être à Iznik!
Mais c’est le palais hôtel de Buçaco qui nous a amenés dans le coin…
Bien que les prix pratiqués y restent tout à fait abordable pour un hôtel de ce standing… A partir de 165€ la nuit dans un 5 *****…
Construit sur les lieux d’une ancienne résidence royale de 1888 à 1907, le palais de Buçaco a été conçu par le déjà croisé Manini .
Il tira son inspiration des Monastère de Hyéronomites et de la tour de Belem, à Lisbonne, deux monuments emblématiques du style manuélin.
On croise ici encore et de nombreuses fois cette fameuse Croix de l’Ordre du Christ, jusque sur la parterre du jardin.
Voilà qui donnerait bien envie de passer une nuit de contes de fée… Peut-être pour mes 50 ans! Dans l’immédiat, il est temps de reprendre la route pour Aveiro, où nous terminerons la soirée devant un savoureux arroz de tamboril -riz et lotte.
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